« Ecoterrorisme », comment l'État réprime les écologistes

Lors de la manifestation contre les mégabassines à Sainte-Soline fin octobre 2022, la présence démesurée de 1700 gendarmes et policiers pour 7000 manifestants et la répression qui a suivi ont été justifiées par le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin au nom de la lutte contre l’« écoterrorisme », suscitant une vive indignation.

Qualifier des actes de terrorisme permet en effet à l’État de mettre en œuvre une procédure pénale d’exception : gardes à vue prolongées, perquisitions, techniques spéciales d’investigations, vidéosurveillance, infiltrations, etc..

Alors que le grand rassemblement international contre les mégabassines du 25 mars 2023 s’est vu interdit, le porte-parole du collectif « Bassines non merci » a été placé sous contrôle judiciaire et interdit de territoire à Sainte-Soline et à Mauzé-sur-le-Mignon, les lieux mêmes du rassemblement où près de 30 000 militants se sont réunis.

La manifestation a donné lieu à un déchaînement de violences policières : des milliers de grenades et des tirs au LBD ont causé plus de 200 blessures importantes dont 40 avec des plaies, des fractures, et deux personnes se sont retrouvées entre la vie et la mort. Le projet de dissolution des Soulèvements de la Terre a été annoncée, dans la foulée, par le gouvernement.

Cette stratégie d’intimidation et de répression sévère est calquée sur celle des États-Unis. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, le FBI considère en effet que toute attaque contre des biens ayant des motivations politiques relève du terrorisme, justifiant ainsi une répression systématique.

Selon David C. Rapoport, professeur de Sciences politique, « L’écoterrorisme sera la prochaine grande vague de terrorisme à laquelle l’Amérique du Nord devra faire face. » D’où la nécessité revendiquée par l’État de renforcer et de former les forces de police. La lutte héroïque des militants écologistes d’Atlanta…

La suite est à lire sur: france.attac.org
Auteur: Séverine Schulte