EDF s'enfonce dans les difficultés financières

Énergie

La série noire continue pour EDF. L’électricien anticipe une chute de 26,2 milliards d’euros de son excédent brut d’exploitation (Ebitda) pour 2022, un chiffre réévalué à la hausse lundi 14 mars 2022. Deux raisons à cette débâcle : le relèvement du plafond de l’Arenh, – 10,2 milliards d’euros au lieu des – 8,4 prévus au début de l’année ; et la baisse de production nucléaire liée à un problème de corrosion sur plusieurs réacteurs en fonctionnement, – 16 milliards au lieu des – 11 milliards prévus.

Pour rappel, le gouvernement avait annoncé le 13 janvier un relèvement du plafond de l’Arenh pour pallier la flambée des prix de l’électricité. EDF avait été sommé de vendre 120 térawattheures (TWh) en 2022 à ses rivaux, soit 20 TWh de plus qu’habituellement. Afin de limiter la casse pour l’électricien, la Commission européenne avait toutefois accepté que le prix fixe de vente de l’électricité soit relevé de 42 à 46,20 euros le mégawattheure (MWh). Les arrêtés et décrets qui actent ce relèvement du plafond de l’Arenh, publiés le 12 mars au Journal officiel, prévoient un autre coup de pouce pour protéger EDF de la flambée des prix de l’électricité sur les marchés : les fournisseurs qui voudront acheter des volumes supplémentaires d’électricité à EDF devront lui « revendre […] un volume d’électricité équivalent à celui qui leur sera cédé […], à un prix égal à la moyenne des cotations sur les marchés de gros, telles qu’elles ont été enregistrées entre les 2 et 23 décembre 2021 ». Autrement dit, 257 euros, indique le média Contexte.

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Cette obligation de vendre davantage d’électricité bon marché à ses concurrents tombe mal pour EDF, alors que sa production nucléaire est au plus bas. Le 7 février dernier, EDF avait révisé à la baisse son estimation de production nucléaire pour 2022, à 295-315 TWh, contre 300-330 TWh précédemment. Cette situation est due à un problème de corrosion détecté en décembre 2021 sur trois réacteurs, puis un quatrième en janvier 2022, qui a obligé EDF à prévoir un programme d’arrêts pour contrôles sur plusieurs de ses installations qui doit se poursuivre jusqu’en 2023. Le 13 janvier, 10 réacteurs étaient à l’arrêt, soit 20 % de la capacité nucléaire française. « En hiver, la disponibilité du parc nucléaire n’a jamais été aussi basse », avait écrit le gestionnaire du réseau haute tension RTE à…

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Auteur: Reporterre