Editorial des bulletins d'entreprise – A la recherche d'un accord… pour faire payer les travailleurs

Macron est à la recherche de 44 députés pour s’assurer une majorité absolue à l’Assemblée. Les débauchages individuels sont en cours et les téléphones chauffent pour explorer les possibilités d’élargir la majorité.

Finira-t-il par trouver son compte ? Est-ce que cela lui assurera une majorité pour cinq ans ? Sera-t-il contraint de se contorsionner en utilisant les mille et une subtilités offertes par les institutions pour gouverner par décrets, ordonnances et à coups de 49-3 ? L’avenir nous le dira.

Pour l’heure, Macron en profite pour se faire l’avocat du dialogue et du compromis. C’est fort de café pour un président jupitérien qui a gouverné en solitaire et contre les classes populaires. Mais cela ne l’empêche pas d’en faire des tonnes sur le sujet, et les médias suivent.

Toute la semaine, les porte-paroles de l’opposition ont été sommés de se positionner : allaient-ils s’obstiner dans une opposition frontale ? Allaient-ils être constructifs ou bloquer le pays ? En un mot, allaient-ils être responsables ou irresponsables ?

Cette dramatisation politicienne est de la pure comédie. Une seule chose fait hésiter les politiciens, à droite comme à gauche : leurs plans de carrière. Apporter son soutien à Macron, c’est gouverner tout de suite, mais courir le risque de se discréditer à long terme. Lui refuser son soutien, c’est se condamner à l’opposition sans assurance d’être, un jour, en situation de prendre les rênes.

Ces petits calculs mettent Macron en difficulté. Mais la grande bourgeoisie peut se rassurer : ses intérêts sont saufs, car tous les partis qui ont envoyé des députés à l’Assemblée nationale, du RN à LFI, sont des partis responsables du point de vue de l’ordre social. 

Au sein de la Nupes, Roussel du PCF et Jadot d’EELV se sont distingués par leur ouverture vis-à-vis de Macron. Mais de façon générale, tous les députés, ceux de La France insoumise compris, ont tenu à se montrer responsables, « soucieux des intérêts de la France ». Et c’est la même chose pour Le Pen et le RN.

Entre politiciens qui n’imaginent pas d’autre société que celle que nous connaissons, fondée sur la propriété privée capitaliste, les lois du profit et la concurrence, oui, tous les compromis sont possibles. C’est ce qui explique que, dans nombre de pays, la gauche gouverne avec la droite, et même parfois avec l’extrême droite, et vice versa.

En fait, tous les politiciens qui prétendent gouverner nous servent la même sauce : les « intérêts…

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Auteur: Lutte ouvrière