Editorial des bulletins d'entreprise – Afghanistan, Irak, Mali : à bas les interventions impérialistes !

Il y a unanimité pour constater la débâcle de l’impérialisme américain en Afghanistan. Et comment pourrait-il en être autrement, quand on a en tête les images révoltantes des dizaines de milliers d’Afghans suppliant d’être évacués par l’armée américaine, leurs tentatives désespérées pour s’accrocher aux avions et, s’ajoutant à ce chaos, les attentats à la bombe ?

Mais les défenseurs de la politique des grandes puissances expliquent cette faillite par le fait que l’on ne peut pas apporter la liberté de l’extérieur ou, pire, « que le peuple afghan n’est pas mûr pour la démocratie ». Comme si les Américains, et derrière eux tous les dirigeants occidentaux, étaient allés en Afghanistan pour cela !

Les États-Unis ont envahi l’Afghanistan en 2001, à la suite des attentats du World Trade Center. Ils traquaient Ben Laden, le cerveau d’Al Qaida, mais surtout cela leur donnait une occasion en or pour occuper cet immense pays et tenter d’installer un régime à leur botte dans une région stratégique.

Pendant ces vingt années de guerre, ils ont cherché à s’appuyer sur toutes les cliques possibles, y compris les plus corrompues et les plus réactionnaires, pour installer un semblant d’État et une armée afghane. Ils ont dépensé 2000 milliards de dollars pour cela. Ce n’était pas pour construire écoles, hôpitaux ou infrastructures susceptibles de changer la vie des habitants et leur offrir des perspectives pour vivre mieux !

Après 2 500 morts parmi les soldats américains, plus de 200 000 parmi les Afghans, et des millions de déplacés et réfugiés, les États-Unis laissent derrière eux une poudrière. Non seulement ils se résignent au retour des talibans, mais ils comptent désormais sur eux pour combattre les milices de Daech, jugées plus dangereuses encore !

La population, notamment la petite bourgeoisie qui s’est développée à l’ombre de la présence occidentale et qui a cru aux promesses des Américains, se retrouve piégée dans un des pays les plus pauvres du monde, gangrené par le fanatisme et la barbarie. Les femmes se terrent sans savoir si elles auront le droit de travailler, d’étudier ou de sortir de chez elles sans cette prison qu’est la burqa. Voilà ce que valent les promesses de libération et de démocratisation des dirigeants impérialistes !

Ce qui se passe en Afghanistan doit nous servir de leçon, car si la France n’a eu qu’un rôle secondaire et de béni oui-oui à côté des Américains, elle joue elle-même aux apprentis sorciers au Mali…

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Auteur: Lutte ouvrière