En se disant favorable à la levée du monopole sur les brevets des vaccins anti-Covid, de façon à pouvoir élargir leur production, Joe Biden a créé la surprise. Jusqu’à présent, l’administration américaine avait écarté cette possibilité, tout comme les dirigeants européens. Dans un récent vote au Parlement européen, les députés de LREM, de droite et du RN s’y étaient formellement opposés. Et voilà que le président américain prend tout le monde à contre-pied !
Macron, qui avait abandonné l’idée de transformer les vaccins en « biens communs », se trouve doublé sur sa gauche, du moins en paroles. Cela a réjoui Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel du PCF, et Anne Hidalgo, qui ont chaleureusement applaudi l’annonce de Biden.
L’Humanité a même écrit que Biden est prêt à « limiter l’empire et les profits des très puissants monopoles pharmaceutiques américains pour privilégier la santé et la vie sur toute la planète ». Heureusement que le ridicule ne tue pas !
Biden est le président de la première puissance impérialiste du monde, cela en fait le représentant des intérêts de la classe capitaliste par excellence. Ce n’est certainement pas « la santé et la vie sur la planète » qui le préoccupent, ce sont les affaires de la bourgeoisie ! Si Biden avait voulu se porter au secours de l’Inde qui est plongée dans une situation dramatique avec 4000 morts recensés chaque jour, et bien plus en réalité, il n’aurait pas refusé toute exportation de vaccins et de matières premières, comme il le fait depuis qu’il est arrivé au pouvoir.
L’annonce de la Maison-Blanche est tout sauf désintéressée. Son problème, qui est celui de tous les dirigeants de la planète, est de créer les conditions d’une reprise des affaires et des échanges internationaux. C’est impossible tant que la pandémie fait rage dans les autres pays et que l’on reste sous la menace de variants. C’est pourquoi les dirigeants de la planète cherchent le moyen de vacciner la population mondiale.
À côté de cela, plus d’un million et demi de femmes et d’hommes continueront de mourir chaque année de tuberculose, maladie que l’on sait pourtant guérir. Des centaines de milliers d’autres mourront de malnutrition, des conséquences des guerres engendrées par l’ordre social capitaliste, par le pillage et l’exploitation, défendus par les grands de ce monde.
Ni Biden, ni aucun chef d’État, ne mettra le couteau sous la gorge des multinationales pharmaceutiques. S’il y a effectivement une levée…
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Auteur: Lutte ouvrière