Plus de 17 000 camions en attente à Douvres, des usines fermées sur le continent, comme celle de Toyota à Valenciennes qui utilise certaines pièces produites en Grande-Bretagne, risques de pénurie de nombreux produits dans les supermarchés français et anglais… Il a suffi de quelques jours pour que l’on ressente les conséquences de la suspension du trafic en provenance de Grande-Bretagne, décidée en début de semaine dernière par plusieurs États européens, dont la France, à la suite de la découverte d’une mutation du Covid-19.
Malgré tout ce que peuvent prétendre les souverainistes partisans d’un repli national, les échanges ont créé une telle interdépendance entre les économies du monde entier que la moindre interruption des liaisons peut rapidement paralyser l’activité de nombreuses entreprises. À cela s’ajoute la course au profit qui amène une grande partie des usines à fonctionner en flux tendu et à cesser leur production au moindre retard.
Mais la façon dont les chauffeurs ont été traités est aussi révélatrice du fonctionnement de l’économie capitaliste. Des deux côtés de la Manche, ceux qui dirigent, au gouvernement comme à la tête des entreprises, se sont inquiétés d’assurer la circulation des marchandises, mais absolument pas des travailleurs qui les transportent. En effet, si des lieux de stockage avaient été aménagés pour les camions, rien n’était prévu par contre pour ceux qui les conduisent ! « On a été parqués comme des bêtes », racontaient certains en exprimant leur colère, « même pas de douche, ils ont juste mis des cabines de toilettes ; on a eu des bouteilles d’eau, mais rien à manger… »
Il n’y a pas que le virus qui fait se refermer les frontières. C’est aussi le cas du Brexit qui doit intervenir le 1er janvier. Après avoir officiellement quitté l’Union européenne, la Grande-Bretagne doit abandonner définitivement le marché unique et l’union douanière….
Auteur: Lutte ouvrière
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