Editorial des bulletins d’entreprise – Bridgestone : pactiser avec l’assassin ou l’empêcher de nuire ?

Après Continental à Clairoix, Goodyear et Whirpool à Amiens, la fermeture de l’usine Bridgestone à Béthune est devenue une affaire nationale. Et c’est toujours la même histoire : une multinationale prospère, des aides publiques à gogo, la fermeture d’une usine qui fait vivre toute une région et des dirigeants politiques qui promettent de « se battre » pour l’empêcher !

« C’est une trahison… une décision révoltante », a grondé Le Maire, le ministre de l’Économie. Dans le genre « Retenez-moi ou je fais un malheur ! », Xavier Bertrand, président de la région des Hauts de France, a parlé « d’assassinat prémédité ». Quel cinéma écœurant !

Des dizaines d’entreprises licencient et ferment en ce moment même. C’est Auchan, Airbus, Renault, ADP, Smart, Courtepaille, La Halle, Alinea, Boiron, Tui, Sanofi… Sans compter les centaines de PME sous-traitantes qui sont prises à la gorge par leurs donneurs d’ordre. Et, non seulement le gouvernement laisse faire, mais il donne sa bénédiction aux licencieurs, et pour les travailleurs, c’est Pôle emploi !

Tous les dirigeants politiques s’excitent sur Bridgestone pour avoir l’air d’agir et faire croire qu’ils ont des solutions. Et ils sont d’autant moins gênés de parler de trahison, de patrons voyous ou d’assassinat que le patron est japonais. Quand il s’agit de Michelin, de Peugeot, de Renault ou d’Auchan, ils n’osent pas !

Mais que proposent-ils ? Eh bien, ils proposent tous la même politique : remettre des millions sur la table et payer Bridgestone pour qu’il reste ! Le même Xavier Bertrand qui a parlé d’assassinat a fait les comptes. Avec 200 millions, il pourrait, estime-t-il, convaincre Bridgestone de rester. Il crie à l’assassinat et il promet des millions à l’assassin !

C’est la même attitude du côté du…

Auteur : Lutte ouvrière
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