Editorial des bulletins d'entreprise – Contre la pénurie de vaccins, il faut réquisitionner les laboratoires !

L’épidémie progresse à nouveau et inquiète par sa virulence. Certaines régions font face à une troisième vague et le scénario catastrophe se rejoue avec des services de réanimation saturés, des déprogrammations d’opérations et des transports de malades d’une région à une autre.

Tout se passe comme si, en une année, le gouvernement n’avait rien appris. Qu’il n’y ait pas de lits en nombre suffisant dans les réanimations pour accueillir cette troisième vague est scandaleux. Sur une région aussi peuplée que l’Ile-de-France – 12 millions d’habitants -, le gouvernement n’a même pas créé, en plus des hôpitaux, une grande structure dédiée à la Covid, susceptible d’absorber d’éventuels pics de malades !

L’autre scandale est la vaccination. Il y a un an, le monde entier était confronté à l’inconnu. Il n’y avait ni traitement ni vaccin. Puis les scientifiques ont travaillé d’arrache-pied. Avec la technologie de l’ARN messager, on dispose même de vaccins qui font l’unanimité des scientifiques par leur efficacité, leur adaptabilité aux variants et la rareté des effets secondaires. Tous les pays demandent et attendent avec impatience ces vaccins libérateurs, mais l’intendance ne suit pas.

Avant les vérifications qui conduisent plusieurs pays, dont la France, à suspendre la vaccination avec l’AstraZeneca, ce laboratoire faisait les grands titres pour ses retards de livraison. Celui-ci s’était en effet engagé à livrer à l’Union européenne 120 millions de doses au premier trimestre 2021. Au mieux, il n’en livrera que 30 millions, quatre fois moins !

Les labos qui monopolisent les brevets sont incapables de tenir le rythme de production prévu. Ils n’ont pas construit les lignes de production nécessaires ni embauché les travailleurs pour les faire fonctionner. Quand Sanofi – 12,3 milliards de bénéfices en 2020 – se prépare à mettre en flacons le vaccin Johnson & Johnson, c’est en supprimant des postes et en augmentant la productivité.

Les trusts pharmaceutiques ne se comportent pas autrement que des margoulins : avec leurs vaccins, ils ont vendu beaucoup de vent. Comment réagissent les dirigeants européens qui se sont fait flouer ? En pleurnichant ! « Ils se moquent de nous », « ils nous font la misère », ont regretté certains, mais ils n’ont aucune intention de les contraindre à quoi que ce soit.

Tous les gouvernements ont imposé des contraintes drastiques à leur population. En France, on a, un temps, fermé les Ehpad aux visites, et interdit à des…

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Auteur: Lutte ouvrière