Editorial des bulletins d'entreprise – Contre toutes les divisions, les travailleurs doivent défendre leurs intérêts collectifs

La campagne présidentielle est lancée, et les propos plus rances les uns que les autres se succèdent. Zemmour, expert en la matière, vient ainsi d’expliquer, en fustigeant « l’idéologie égalitariste », que les enfants handicapés devraient être scolarisés à part des autres, dans des établissements spécialisés. Cet appel à la ségrégation est indécent. Mais les ministres, d’aujourd’hui et d’hier, qui l’ont critiqué sur ce point, sont des hypocrites. En effet, les AESH qui accompagnent ces élèves, des femmes à 90 %, payées en moyenne 760 euros par mois, sont en nombre insuffisant. Cela, parce que l’État veut dépenser le moins possible pour scolariser ces enfants.

Des candidats à la présidentielle parlent des prénoms musulmans, du drapeau tricolore ou des mesures à prendre contre les travailleurs étrangers. Tout cela est de la démagogie de caniveau, pour ne pas parler des problèmes essentiels que constituent les salaires, l’emploi, les conditions de travail et les pensions de retraite. Alors, il faut que le monde du travail interrompe ce déluge de bêtise en posant les vrais problèmes.

Jeudi 13, des dizaines de milliers de travailleurs de l’éducation ont manifesté contre le mépris dans lequel les tiennent le gouvernement et le ministre Blanquer, qui les baladent de protocole sanitaire en protocole sanitaire, sans jamais leur donner de moyens matériels et humains pour faire fonctionner les écoles. Signe que le gouvernement redoute la mobilisation des travailleurs, Castex a fait immédiatement quelques concessions.

Ces travailleurs ne sont pas les seuls à en avoir assez. Dans de nombreuses entreprises, des travailleurs revendiquent des augmentations de salaire. Les bilans financiers de l’année écoulée sont indécents. En 2021, le CAC 40 a augmenté de 29 %. Quel travailleur pourrait en dire autant de son salaire ? Les plus grandes entreprises auraient totalisé plus de 100 milliards de profits, et les milliardaires ont vu leurs patrimoines exploser.

Alors oui, il faut parler des salaires des aides à domicile et des auxiliaires de vie, du personnel hospitalier et de celui des Ehpad, des conducteurs de bus et des chauffeurs-routiers, des agents de sécurité et des manutentionnaires, des ouvriers de l’agroalimentaire et de ceux du bâtiment, de tous ces « premiers de corvée », essentiels à la société et aujourd’hui méprisés, maltraités par leurs patrons et par le pouvoir. En avril 2020, Macron avait expliqué que les distinctions sociales devaient être fondées sur l’utilité….

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Auteur: Lutte ouvrière