Editorial des bulletins d'entreprise – De l'Asie à l'Ukraine, le capitalisme, c'est la guerre… Il faut le renverser !

En se rendant à Taïwan mercredi 3 août, l’américaine Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants, a fait monter la tension entre la Chine et les États-Unis. Les autorités chinoises, qui considèrent cette île comme partie intégrante de leur territoire, ont lancé en réaction des exercices militaires autour de Taïwan, avec déploiement de dizaines de navires et d’avions de guerre et tirs de missiles.

La Chine s’est contentée de faire une démonstration de force, mais elle n’est pas la seule à le faire dans cette région du monde. Depuis plusieurs années, les États-Unis et leurs alliés, dont la France, y organisent eux aussi régulièrement d’importantes manœuvres militaires. Il y a des raisons de s’inquiéter de ce bruit de bottes persistant.

Face à la Chine, les États-Unis se posent en défenseurs de la démocratie taïwanaise. Quel sinistre mensonge ! Le régime actuel est l’héritier des débris du vieil appareil d’État corrompu, qui, fuyant en 1949 les troupes de Mao Tsé-toung, trouvèrent refuge dans cette petite île. Ils y mirent en place une dictature qui, pendant 40 ans, réprima férocement toute opposition. Bénéficiant du soutien militaire et économique de l’impérialisme américain, ils furent longtemps considérés dans les instances internationales comme les seuls représentant de la Chine.

Le régime maoïste était lui aussi une dictature, mais ce n’est pas cela qui amena les dirigeants de Washington à rompre toute relation avec lui. Ils ne lui pardonnaient pas d’être arrivé au pouvoir contre leur volonté, qui plus est en s’appuyant sur un mouvement de mobilisation populaire dans la paysannerie, ce qui lui donnait les moyens de refuser la tutelle des États-Unis.

Par la suite, ceux-ci changèrent d’attitude car ils avaient besoin de la Chine pour les aider à mettre fin à la guerre du Vietnam dans laquelle les troupes américaines s’étaient enlisées. En 1971, ils ouvrirent les portes de l’ONU aux dirigeants chinois et, du même coup, en chassèrent ceux de Taïwan. L’impérialisme est coutumier de ces manœuvres consistant à utiliser des oppositions entre États, quand il ne les suscite pas, pour mieux asseoir sa domination.

Quand la Chine commença à s’ouvrir sur le plan économique, les capitaux occidentaux ont pu s’y investir et participer ainsi à l’exploitation des travailleurs chinois, en tirant avantage du régime dictatorial. Mais l’hostilité de fond de l’impérialisme à l’égard d’un État qu’il ne contrôlait pas totalement…

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Auteur: Lutte ouvrière