La crise sanitaire, les questions autour du confinement et de la vaccination saturent les médias et masquent une autre crise, tout aussi dangereuse et meurtrière pour le monde du travail : celle de l’économie capitaliste.
L’exploitation, les bas salaires, l’augmentation de la charge de travail font partie du fonctionnement normal du capitalisme. Mais les marchés saturés et la concurrence exacerbée ont fait basculer, depuis plusieurs décennies déjà, l’économie dans la crise.
Avec un million de chômeurs et de pauvres supplémentaires depuis un an, avec 150 000 commerces mis à l’arrêt plusieurs mois et des secteurs entiers sinistrés, l’épidémie a fait passer un nouveau cap à la crise.
Malgré les milliards d’aides publiques et le chômage partiel censé éviter les licenciements, les plans de suppression d’emplois se sont multipliés. Les plus importants sont souvent le fait de groupes qui ont touché le plus d’aides : 5400 suppressions d’emplois pour Air France, par exemple, 4600 pour Renault. Dans le Nord : en plus de la fermeture de l’usine de Bridgestone, le groupe PSA-Stellantis a programmé la mort du site de Douvrin où travaillent 1500 personnes.
Le gouvernement fait tout un cinéma autour du souverainisme industriel et du « made in France », mais des centaines de sites industriels sont condamnés à la fermeture sans qu’il bouge le petit doigt. Ce sont des fonderies, des sous-traitants de l’aéronautique ou de l’automobile, des sites de l’agroalimentaire comme cette usine Knorr d’Unilever dans le Bas-Rhin.
Des centaines de milliers de salariés mais aussi des travailleurs à leur compte ont perdu leur gagne-pain. Beaucoup d’autres sont menacés de le perdre. D’autres encore ont basculé dans le surendettement à cause du chômage partiel et de la perte de leurs primes. Qu’en dit le ministre de l’Économie ? Que l’essentiel a été sauvé !
Eh oui, « l’essentiel » pour un ministre, comme pour tous les dirigeants de cette société, ce sont les profits et les fortunes de la minorité capitaliste ! Et merci pour Arnault, Bettencourt-Meyer ou Pinault, ce monde-là se porte à merveille. Leur club de milliardaires s’est agrandi passant de 39 à 42, et quand on additionne leurs fortunes, le total a presque doublé durant cette année de crise, atteignant 510 milliards d’euros.
Toutes les guerres ont leurs profiteurs, et celle contre le virus ne fait pas exception. Parmi eux, il y a bien sûr les Google et Amazon, les groupes pharmaceutiques ou encore la grande…
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Auteur: Lutte ouvrière