L’Assemblée, à majorité macroniste, et le Sénat, tenu par la droite, ont trouvé un accord pour faire passer la nouvelle loi sanitaire. Le gouvernement en a profité pour refaire un couplet sur l’unité nationale, tandis que les sénateurs de droite vantaient leur « esprit de responsabilité ».
Pour eux, être responsable signifie répondre aux désirs patronaux et unité nationale veut dire marcher main dans la main contre les travailleurs. Les retouches apportées par les sénateurs le montrent : il a suffi que les patrons des grands centres commerciaux pleurent sur le coût élevé du contrôle du passe sanitaire pour qu’ils en soient exemptés.
Quant aux travailleurs, les sénateurs osent prétendre les protéger en remplaçant la possibilité d’être licencié pour défaut de vaccination par « une simple suspension » sans salaire. Quelle hypocrisie !
Quel travailleur peut se passer de salaire ? La « simple suspension » est un licenciement qui ne dit pas son nom et ne coûte rien au patronat, puisqu’un travailleur refusant la vaccination aura le choix entre vivre sans salaire ou démissionner !
Le patronat est doté par le gouvernement d’une nouvelle arme contre les travailleurs. C’est même l’État-patron qui donne l’exemple, puisque ce diktat s’exercera pour commencer sur les travailleurs des hôpitaux et d’autres secteurs publics. Une exception notable : les policiers, qui pourront contrôler le passe sanitaire dont ils sont eux-mêmes dispensés. Le gouvernement a trop besoin des forces de répression pour se les mettre à dos !
Pour défendre la vaccination forcée, Macron s’est exprimé dimanche devant les soignants d’un hôpital à Tahiti, avec de l’intérêt collectif plein la bouche. Il faut toute son arrogance pour oser jouer les protecteurs de la santé publique précisément en Polynésie, là où l’État français a procédé à des essais nucléaires pendant 30 ans, au mépris de la santé de la population locale.
Le gouvernement prétend faire marcher droit les travailleurs, distribuant les interdictions et les autorisations, invoquant l’intérêt collectif. C’est révoltant !
Révoltant pour les soignants, abandonnés dans des hôpitaux sans moyens, traités comme des assassins en puissance alors qu’on leur demande de venir travailler même s’ils sont cas contact, voire positifs asymptomatiques, tant le personnel manque ! Révoltant pour les auxiliaires de vie et les aides à domicile, qui se sont occupées seules de personnes âgées isolées durant les confinements…
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Auteur: Lutte ouvrière