Dans les supermarchés ou à la pompe, la hausse des prix pèse de plus en plus sur les budgets des familles populaires. On restreint les déplacements, on renonce aux vacances ou on choisit une destination moins éloignée, quand on ne réduit pas les achats du quotidien.
Jouant les grands seigneurs, TotalEnergies annonce une remise à la pompe de 20 centimes par litre. Celle-ci ne démarrera qu’en septembre – il ne manquerait plus que les automobilistes en profitent pendant les vacances ! – et ne durera que deux mois, avant de tomber à 10 centimes pour novembre et décembre.
Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, applaudit des deux mains. Il y voit la démonstration que les entreprises « font un geste » pour le pouvoir d’achat et assure que le gouvernement pourrait ajouter sa pierre, faisant passer la ristourne gouvernementale de 18 à 30 centimes en septembre et octobre.
Alors, on paiera peut-être le litre de carburant 1,50 euro dans un nombre limité de stations-services pendant quelques semaines, au moment où il faudra faire face aux achats de la rentrée pour les enfants. Et il faudrait remercier ces dames patronnesses et se contenter de l’aumône qu’elles daignent accorder ? Mais Total ne fait que restituer en tout petit ce qu’il vole en très grand !
La multinationale, l’une des cinq qui font la pluie et le beau temps sur le marché pétrolier et énergétique mondial, affiche 5 milliards de profits pour le seul premier trimestre, sans compter les 4 milliards mis de côté pour les investissements prévus. En 2021, elle a encaissé 16 milliards. Ses actionnaires gavés ont d’ailleurs eux aussi « fait un geste » autrement plus conséquent, en augmentant les revenus du PDG, Pouyanné, qui ont progressé de 52 % en 2021, culminant à 5,9 millions !
Du côté du transport maritime de marchandises, le groupe français CMA-CGM, troisième armateur mondial, a lui aussi annoncé une baisse des tarifs pour ses clients en France, qui n’écornera pas ses profits colossaux.
Des députés de la Nupes, mais aussi du RN et même quelques-uns de la majorité revendiquent une taxe sur les « super profits », mais à titre exceptionnel ! Ce n’est pas cela qui remettra en cause l’accumulation permanente de profits du grand patronat.
Les députés font le spectacle à l’Assemblée, les noms d’oiseaux fusent et certains mettent en avant des propositions plus radicales que celles du gouvernement. Mais personne ne parle de contrôler ces grands groupes, personne ne remet en cause leur domination sur l’économie…
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Auteur: Lutte ouvrière