Editorial des bulletins d'entreprise – Un vent de révolte venu d'Iran

Depuis le décès de Mahsa Amini, torturée et assassinée par la police des mœurs de Téhéran parce qu’une mèche de cheveux dépassait de son voile, la jeunesse fait souffler un vent de révolte sur l’Iran. Et avec quel courage !

Des jeunes femmes arrachent et brûlent leur voile ; les rassemblements se multiplient, aux cris de « Femmes, vie, liberté », « Mort au dictateur » ; le portrait du dictateur Khamenei est caillassé ; des mollahs sont bousculés dans la rue, des policiers attaqués et des commissariats brûlés…

Il n’y a pas une région, une ville, une université qui n’ait été touchée par cette rébellion.

Les rassemblements sont dispersés ? La police ferme une faculté et écume un quartier ? La contestation se déplace, change de forme, se démultiplie en mille et une démonstrations individuelles. Et cela dure depuis plus de 50 jours, malgré la peur, les tabassages et les tirs à balles réelles contre les manifestants.

Le régime aurait déjà arrêté plus de 14 000 manifestants et tué plus de 300 personnes, dont beaucoup de très jeunes. Mais rien n’arrête la contestation. Celle-ci trouve, chaque jour, de nouveaux appuis avec des personnalités sportives, des artistes ou des journalistes qui franchissent le Rubicon en se solidarisant avec la révolte. Dans les villes, les fermetures de magasins ou de lieux culturels se sont multipliées. C’est vrai dans toutes les régions, qu’elles soient kurdes, baloutches, arabes, perses, azéries, turkmènes.

Des grèves de soutien ont aussi éclaté dans les régions pétrolifères et dans de grandes entreprises où les travailleurs ont des traditions de lutte anciennes. Là, des travailleurs ont revendiqué, en plus de la liberté, du pain et du travail. Car, si l’inflation, les pénuries, le chômage et les salaires impayés sont le quotidien de millions d’Iraniens depuis des années, ces difficultés sont devenues insupportables.

Pour des millions de familles, il est impossible de se soigner, de se loger dignement, d’acheter de la viande ou simplement des œufs. Cette situation est en partie causée par l’embargo imposé par l’impérialisme américain, mais elle est aggravée par le parasitisme des dignitaires du régime, religieux et pasdarans, l’armée des ayatollahs. Car, si la population s’enfonce dans la misère, une minorité continue de s’enrichir et de rouler sur l’or.

L’Iran est un baril de poudre. Ces dernières années, le régime a fait face à de puissantes vagues de contestation contre la vie chère et la corruption. Sa…

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Auteur: Lutte ouvrière