Éduquer à la finance avec des réservoirs, des canaux et des pompes à eau

Au cours de la dernière décennie, les super-riches et les grandes entreprises ont pu emprunter à des taux d’intérêt historiquement bas. Cet afflux d’argent à bas coût a dopé les marchés du crédit permis des versements records de dividendes et stimulé rachats d’actions et opérations de fusion-acquisition.

En revanche, ceux qui, dans le même temps, n’étaient pas jugés « solvables » se retrouvaient exclus du crédit, témoins impuissants notamment de la hausse constante des loyers. À maintes reprises, le secteur financier a inondé certaines parties de l’économie tandis que d’autres restaient à sec. Pourquoi donc semble-t-il si difficile de faire que le système monétaire soit bien réglé ?

Le manque de culture financière de la plupart des citoyens est au moins l’une des causes de cette situation, même s’il n’y a pas de consensus sur comment définir ce qu’est la culture financière. Le 7 juin, la Commission européenne a déploré « des niveaux de culture financière trop faibles dans l’Union », ce qui impacte « le bien-être personnel et financier, les ménages et la société en général ».

L’institution adopte néanmoins une vision plutôt étroite de l’éducation financière, limitée aux finances personnelles, c’est-à-dire apprendre aux gens à gérer leur budget, à atteindre leurs objectifs d’épargne et à comprendre les différents produits financiers. Au début du mois de mars, Sigrid Kaag, ministre néerlandaise des Finances, s’est fait l’écho d’une vision tout aussi minimaliste de l’éducation financière :

« En s’exerçant à épargner, à planifier et à faire des choix dès leur plus jeune âge, les enfants apprennent à prendre des décisions financières judicieuses ».

Nous envisageons pour notre part une approche qui implique une compréhension beaucoup plus ambitieuse du système monétaire. Nous l’appelons « la culture financière systémique »…

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Auteur: Martijn Jeroen van der Linden, Professor of Practice in New Finance, Hague University of Applied Sciences