C’était le 21 août 2015 à Lille, dans la boîte de nuit Le Network. Certains participants à l’université d’été d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) s’y étaient retrouvés pour faire la fête après de longues journées de travail. Fiona Texeire, à l’époque secrétaire générale du groupe écologiste au Sénat, dansait sur la piste devant des collègues et amis, hommes et femmes. Elle portait une robe d’été qui s’arrêtait au-dessus du genou, comme elle le précise dans son témoignage. Soudain, elle a senti une main remonter entre ses cuisses pour venir toucher son sexe. Sidérée, elle s’est retournée pour comprendre ce qui se passait. Elle a alors vu un homme, se retournant aussitôt, l’air de rien. Elle ne le connaissait que de loin, de manière professionnelle. Elle ne lui parlait pas, il était dans son dos et en avait profité pour l’agresser. À l’époque, la jeune femme n’avait pas porté plainte, habituée à ces comportements. « Je n’y pensais même pas, car les violences sexuelles sont tellement banalisées dans la classe politique que ce n’est pas un réflexe », a-t-elle déclaré dimanche 21 novembre dans l’émission de « C Politique » (à partir de 1 heure).
Elle y raconte son agression et surtout sa prise de conscience, des années plus tard, en mai 2021. Elle a alors appris que son agresseur supposé était pressenti pour occuper un haut poste au sein de l’organisme de formation des élus d’EELV : le Cédis. Son sang n’a fait qu’un tour. « Je me suis dit que ce n’était pas possible, explique-t-elle aujourd’hui à Reporterre. Il ne pouvait pas être engagé dans cet organisme, qui est un vecteur central pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles du parti. »
« Quand il y a un doute, il ne faut pas embaucher ces personnes »
Elle a saisi la cellule d’enquête et de sanction d’EELV le 30 mai 2021 et envoyé son témoignage à l’organisme de formation. Trop tard, selon le président d’honneur du Cédis, Henri Arévalo, qui avait procédé au recrutement de l’homme accusé. Il rappelle à Reporterre la chronologie des faits durant ces derniers mois : « Le vendredi 28 mai, j’annonce à ce candidat qu’il est retenu pour le poste. Nous recevons le témoignage indiquant qu’il aurait commis ces violences sexistes et sexuelles le dimanche. J’ai convoqué le conseil d’administration dès le lundi 31 mai pour analyser la situation. » Le conseil d’administration a temporisé le recrutement en attendant le résultat de l’enquête…
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Auteur: Laury-Anne Cholez (Reporterre) Reporterre