EELV : « Nous avons envie de proposer un accord à gauche »

Économiste et porte-parole d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), Alain Coulombel mène la frange du parti la plus à gauche, appelée Le Souffle. Favorable à un rassemblement en vue de la présidentielle, il avait été écarté de la campagne au mois de décembre.

Reporterre — Dans une interview accordée à BFMTV le 19 avril, Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) a demandé aux Français de l’élire Premier ministre lors des législatives. Votre parti est-il prêt à se ranger derrière lui ?

Alain Coulombel — Non, nous n’avons pas envie de nous ranger derrière lui. Nous avons envie de proposer à La France insoumise, mais également au Parti communiste, voire au Parti socialiste, un accord qui permettrait à chacun de s’y retrouver. Nous voulons offrir une alternative à la probable victoire d’Emmanuel Macron, ce dimanche [24 avril]. Si l’on arrive à constituer une majorité parlementaire qui permette d’offrir aux Français cette alternative à la politique libérale et antisociale actuelle, alors pourquoi pas ? Toutefois, cela ne pourra se faire aux conditions actuelles imposées par La France insoumise. Il nous faut créer une atmosphère de partage des responsabilités et du projet.

En multipliant les attaques à l’encontre de Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot a-t-il grillé la carte d’une alliance entre Insoumis et Verts en vue des législatives ?

Ce qui est certain, c’est qu’il n’a pas créé le climat de confiance nécessaire pour aborder sereinement ces sujets. Pour l’heure, la défiance règne. Les déclarations, notamment de Julien Bayou [secrétaire national d’EELV] et de Yannick Jadot, autour de la question de l’Ukraine et des relations de Jean-Luc Mélenchon avec la Russie étaient inutiles. On pouvait marquer un certain nombre de divergences sur l’Europe et les relations internationales sans multiplier ces attaques délibérées et contre-productives envers Jean-Luc Mélenchon. Je pense que nous avions d’autres adversaires, à droite et à l’extrême droite. Heureusement, ce que l’on doit désormais panser pour pouvoir travailler ensemble n’est pas insurmontable, car l’enjeu est bien supérieur.

Suite au fiasco du premier tour de la présidentielle, avec 4,63 % des voix pour Yannick Jadot, réfléchit-on à une recomposition de la direction dans les coulisses d’Europe Écologie-Les Verts ?

Non. Pas actuellement. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir posé la question. Avec Le Souffle, il nous semble que la direction a une part de responsabilité au regard des…

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Auteur: Emmanuel Clévenot (Reporterre) Reporterre