Élection au Gabon : un scrutin historique sans véritable rupture

La prochaine élection au Gabon sera un test crucial pour déterminer si le pays va amorcer une véritable transition démocratique ou elle ne sera que de façade, permettant aux militaires de rester aux commandes, sous couvert d’un choix démocratique.

Brice Oligui Nguema, est devenu président depuis son coup d’État contre Ali Bongo en août 2023. Nguema et sa junte militaire avaient promis de rendre le pouvoir aux civils à la fin d’une transition militaire de deux ans.

Mais Oligui Nguema a pris de vitesse les opposants sur deux fronts. Tout d’abord, il a annoncé les élections six mois plus tôt que ne le prévoyait l’accord de transition. Deuxièmement, début mars, il a démissionné de son poste de général et s’est présenté comme civil et donc éligible à la candidature. Il est en lice contre sept autres candidats, dont l’ancien Premier ministre du Gabon, Alain-Claude Bilie-By-Nze.

En tant que politologue spécialiste de la politique en Afrique, j’ai fait des recherches et publié des ouvrages sur la politique gabonaise.

Les autres candidats, peu connus, manquent de moyens, d’appareils de parti et de relais sur le terrain, notamment dans un pays largement recouvert par la forêt. Ce qui fait que la bataille semble surtout se jouer entre ces deux figures : Oligui Nguema and Bilie-By-Nze issus du régime précédent. Ils se présentent comme adversaires, mais sans jamais s’attaquer frontalement.

Quel que soit le vainqueur, les Gabonais verront émerger un nouveau gouvernement composé de visages connus du pouvoir précédent. La seule vraie nouveauté sera sans doute la fin de la dynastie Bongo, qui aura régné sur le pays pendant 56 ans.

Huit candidats retenus

Sur les 23 dossiers de candidature déposés auprès de la Commission nationale d’organisation des élections (CNOER), la Cour constitutionnelle en a validé, le 27 mars : Thierry Yvon Michel Ngoma, Axel Stophène Ibinga Ibinga, Alain Simplice Boungoueres, Zenaba Gninga…

La suite est à lire sur: theconversation.com
Auteur: Douglas Yates, Professor of Political Science , American Graduate School in Paris (AGS)