Initialement prévue le 9 novembre 2023, l’élection présidentielle à Madagascar a été reportée au 16 novembre à cause d’une blessure qui a handicapé l’un des candidats. Treize candidats sont en lice, dont le président sortant, Andry Rajoelina, qui a dû démissionner conformément aux dispositions de la Constitution.
Onze (mais finalement dix) d’entre eux, regroupés sous le nom de “Collectif des candidats”, contestent le déroulement du processus électoral. Ils exigent la disqualification d’Andry Rajoelina en tant que candidat en raison de sa nationalité française qui aurait entraîné la perte de sa nationalité malgache. Ils exigent aussi le remaniement (sinon le remplacement) de l’actuelle Commission électorale nationale indépendante (Ceni), de la Haute cour constitutionnelle (HCC) et du gouvernement collégial dirigé par le Premier ministre Christian Ntsay. Ils sont en effet convaincus que ces institutions sont biaisées et soutiennent officieusement la candidature de Rajoelina.
Enfin et surtout, ils demandent une négociation (une “discussion sur table ronde”, comme ils disent) pour résoudre le conflit et répondre à leurs demandes. Pour le moment, la Fédération des églises chrétiennes (FFKM) et la présidente de l’Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa, essayent d’offrir en vain leur médiation.
Je suis un enseignant-chercheur en science politique. J’ai étudié la politique malgache pendant plusieurs années, en me focalisant sur le processus de démocratisation, les conflits et transitions politiques. Je pense que cette élection présidentielle est cruciale pour l’avenir du pays, et il convient d’analyser les stratégies et les risques pris par chacun des candidats.
Les revendications de l’opposition
L’analyse des revendications du “Collectif des dix candidats” suggère qu’il est impossible de les satisfaire compte tenu du contexte actuel. D’une part, forcer Andry Rajoelina à participer à une…
La suite est à lire sur: theconversation.com
Auteur: Adrien Ratsimbaharison, Professor of Political Science, Benedict College