Élections aux États-Unis : les ambitions climatiques de Joe Biden contrariées

Même si tous les bulletins n’ont pas encore été dépouillés, la Chambre des représentants ne devrait pas échapper aux républicains. Dans les deux prochaines années, sans pouvoir s’appuyer sur une majorité, les démocrates de Joe Biden auront donc avoir à batailler sur les lois qui décideront des grandes orientations environnementales.

Avant les élections de mi-mandat, l’administration de Joe Biden s’était assurée de passer un texte d’envergure, l’Inflation Reduction Act (IRA). Elle alloue 370 milliards de dollars à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et pourrait les baisser de 40 % d’ici 2030, par rapport à 2005. Pour cela, cette loi omnibus accorde notamment des subventions aux secteurs des voitures électriques et des énergies renouvelables. Son adoption, en août, a été ardue, mais avec le changement probable de couleur de la chambre basse, les prochains mois pourraient constituer le vrai plat de résistance pour la Maison-Blanche.

Plusieurs moyens de contrarier les démocrates

« L’IRA, c’est la législation la plus ambitieuse sur le climat de l’histoire américaine, s’enthousiasme Daniel M. Kammen, professeur en ressources énergétiques à l’université de Californie, à Berkeley. Avec ces renforts en chambre, les républicains ont de quoi la contrarier. » Une majorité républicaine ne pourra pas supprimer une partie de la loi tant que Joe Biden est en fonction. Mais elle aura maintenant les moyens d’affaiblir l’application du texte.

Tout d’abord, ils pourraient tenter de revoir à la baisse le financement de la loi : « Il y aura des luttes quant au budget de l’IRA dans les années à venir, surtout avec une forte inflation. Mais Joe Biden pourra mettre son veto à une baisse », précise le professeur. Les élus républicains, s’ils sont bien majoritaires, pourraient également tenter de réduire le financement d’organismes régulant, par exemple, les fuites de gaz à effet de serre, comme l’Agence de protection de l’environnement (EPA).

Enfin, sans risquer le veto présidentiel, la majorité républicaine pourrait plutôt choisir une solution détournée, en demandant des enquêtes sur les effets de la loi. Ils appelleraient des dirigeants d’agences étatiques à comparaître…

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Auteur: Alexis Gacon Reporterre