Élections indiennes : le « pouvoir de la femme » attendra encore

Les femmes sont l’une des catégories sociales les plus sous-représentées dans la démocratie indienne – particulièrement au Parlement et dans les assemblées législatives des États fédérés, puisque des quotas existent dans les conseils élus au niveau local depuis la fin des années 1990.

Lors des premières élections nationales organisées après l’indépendance, en 1952, la différence de participation électorale entre hommes et femmes était de 17 points environ, et les femmes n’avaient constitué que 3 % des candidats et 4 % des députés. 72 ans plus tard, on pouvait s’attendre à ce que les élections indiennes, dont les résultats sont connus depuis le 4 juin, soient marquées par une place beaucoup plus importante pour les femmes ; pour au moins deux raisons.

Les femmes votent davantage et vont bénéficier de quotas au Parlement

La première est la réduction spectaculaire de l’écart entre les sexes concernant la participation électorale. Depuis 2019, les femmes votent au moins autant que les hommes : en 2024, leur participation a même dépassé celle des hommes dans 12 des 28 États de l’Union indienne.

Les partis politiques ont pris la mesure de cette nouvelle donne, comme en témoigne, depuis une dizaine d’années, l’importance nouvelle de politiques spécifiquement destinées aux femmes mises en œuvre par les différents partis au pouvoir dans les États, comme la gratuité des transports urbains pour toutes les femmes, par exemple.

La deuxième raison pour laquelle ces élections auraient pu marquer un tournant est l’adoption, il y a moins d’un an, d’un projet de loi établissant des quotas d’un tiers des sièges pour les femmes au Parlement national et dans les assemblées législatives des États.

Ce projet de loi était dans les limbes parlementaires depuis son introduction à la Lok Sabha…

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Auteur: Stéphanie Tawa Lama, Directrice de recherche, Centre national de la recherche scientifique (CNRS)