Elections présidentielles au Brésil [4/4]

Le 30 octobre dernier, Lula est sorti vainqueur des élections présidentielles brésiliennes, avec moins d’1% d’avance sur Bolsonaro.

Nous publions cette semaine le quatrième et dernier volet d’une série d’articles rédigés par FL, notre contributeur qui nous expliquait cet automne dans quelle mesure la séquence électorale témoignait à la fois de l’impasse d’une pensée qui se voudrait sauver la démocratie, et d’un risque de dérive théologico-politique.

Cette semaine, il revient donc sur la courte victoire de Luiz Inacio Lula da Silva et fait le point sur les nouvelles composantes du paysage politique brésilien : pour FL, ce qu’il faut retenir de cette élection, ce sont deux charismes présidentiels différents, l’extrême droite qui ne cesse, depuis le 31 octobre, de contester dans la rue les résultats de l’élection en arborant le maillot de la seleção, et un aveuglement grandissant de la gauche institutionnelle, toujours autant incapable de se poser les bonnes questions.

Si un jour il y a un avenir, il y aura beaucoup à dire sur cette élection au Brésil. Par exemple, le fait qu’une des principales figures du camp bolsonariste ait décidé de mener une sorte d’attentat énigmatique et maladroit, parce qu’infructueux, une semaine avant le jour du deuxième tour des élections. Que l’ancien membre du congrès Roberto Jefferson s’en soit sorti vivant après avoir attaqué la police fédérale à coups de fusil et de grenades à main – outre le fait qu’il disposait d’un véritable arsenal à son domicile – reste un mystère. Il est difficile de trouver des explications convaincantes pour expliquer pourquoi il n’a pas été tué dans un pays où, la plupart du temps, la police tire et tue avant de poser des questions. Ça fait que la plupart de la gauche, domestiquée par une sguerre civile de faible intensité ininterrompue, ne pouvait que se demander quel aurait été son sort si l’ancien député blanc avait été noir. Comme elle n’attend rien d’autre de la police si ce n’est qu’autoritarisme et des balles, les réseaux sociaux souhaitaient en fait que le député connaisse un sort équivalent à celui d’un citoyen ordinaire.

S’il est un fait que le caractère intrinsèquement punitif des sociétés contemporaines n’est pas exclusif au Brésil, il y atteint des dimensions extrêmes. Bien que la peine capitale ne soit pas prévue par la loi, elle est appliquée quotidiennement par les hommes de la loi – comme par beaucoup d’autres hors la loi.

C’est d’ailleurs…

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Auteur: lundimatin