Élections présidentielles au Brésil

On le sait, il y a un certain régime de temporalité politique propre aux campagnes présidentielles, qui favorise tout à la fois l’amnésie, le dégout, et le désintérêt.

Cela dit, il peut parfois se révéler intéressant d’analyser les nouvelles pratiques qui se déploient à l’intérieur du théâtre concurrentiel pour l’accès au pouvoir d’État.

Le Brésil élira dans quelques semaines son prochain président. A cette occasion et jusque là, nous publierons une série d’articles visant à éclairer nos lectrices et lecteurs sur les enjeux du scrutin, ses protagonistes et la dynamique politique propre au Brésil. Nous en publions cette semaine le premier volet qui s’attarde sur les stratégies communicationnelles des candidats à la dernière élection présidentielle de 2018, dont Jair Bolsonaro est sorti victorieux. Une sorte d’album Panini où se mêlent personnages absurdes et nouvelles stratégies de prise du pouvoir.

Le 2 octobre 2022 auront lieu les élections brésiliennes avec Lula et Bolsonaro en face à face. Il y aurait beaucoup à en dire, mais revenons d’abord en 2018, à l’occasion de l’élection du « Capitaine ».

Bien évidemment, les deux principaux candidats d’alors étaient ceux qui se sont affrontés au deuxième tour du 28 octobre : Fernando Haddad (Parti des Travailleurs) et le « Capitaine » Jair Bolsonaro (Parti Social Libéral). « Démocratiquement » élu avec un large avantage, Bolsonaro a profité du pouvoir pour inventer une nouvelle manière de gouverner sur laquelle il nous faudra méditer longtemps. Cependant, plusieurs autres choses se sont passées pendant cette élection atypique, et qui constituent peut-être les signes de ce qui deviendra un jour. Il y a eu d’autres personnages remarquables du spectacle électoral qui méritent d’être regardés de plus près. Nous ne les attendions pas au départ. Leurs noms sont moins importants que les rôles qu’ils ont joués. Faisons tourner le kaléidoscope.

Il y a d’abord le président sortant avec une popularité négative de 82% dans un sondage,Michel Temer, le vampire en personne, qui n’était pas candidat mais qui est devenu un youtuber. Sa participation s’est réduite à faire des vidéos d’une teneur sarcastique sur différents sujets, de manière aléatoire. Ensuite, il y eût Marina Silva, candidate écologique, dont la campagne a été une dégringolade qui l’a envoyée en deçà de 1%. Après avoir été une des principales protagonistes des deux dernières élections, elle est devenue, cette…

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Auteur: lundimatin