Plus de 5 millions de salariés sont concernés par les élections professionnelles dans les très petites entreprises (TPE). Et pourtant, à chaque fois, c’est le néant médiatique. Après 2012, 2017 et 2021, même rengaine pour les élections 2024 (25 novembre – 9 décembre).
Comme lors des scrutins antérieurs, les (rares) premiers articles soulignent l’importance de l’élection : l’enjeu est « majeur » pour Les Échos (22/10), L’Opinion (24/11) ou Le Progrès (25/11), « crucial » pour Le Républicain Lorrain, Challenges et La Croix (23/11). « Élection capitale », complète Ouest-France (4/12).
« Majeur » et « crucial » ? On a étudié les productions médiatiques d’une cinquantaine de médias entre le 1er novembre et le 10 décembre 2024 (voir le détail en annexe). Bilan : un désintérêt total pour le scrutin. Il y a certes de très rares exceptions : signalons par exemple que le 25 novembre, premier jour du scrutin, Le Progrès y consacre son « dossier spécial de la semaine », décliné en 9 articles.
Mais dans l’audiovisuel, en particulier, c’est le désert. En 40 jours, on atteint un total de 36 minutes de couverture, dont 16 minutes chez Mayotte La 1ère, 8 sur France Culture et 6 sur Ici Pays Basque (ex-France Bleu) – ce qui laisse 6 minutes… pour tout le reste du PAF. De fait, les interviews des « grandes » matinales passent à côté du sujet, y compris quand l’invitée est une représentante syndicale. Aucune question à Natacha Pommet (CGT) sur RTL (15/11) ni à Sophie Binet (CGT) sur France 2 (19/11). Et quand question il y a, c’est à la dérobée. Reçues respectivement sur Franceinfo (12/11) et RTL (26/11), Sophie Binet et Marylise Léon (CFDT) sont toutes deux interrogées sur une décision de la Cour de cassation concernant la possibilité pour l’Union des syndicats Gilets jaunes de concourir au scrutin : 2 minutes pour la première montre en main, et seulement 1 minute pour la…
Auteur: Denis Perais