Élections régionales : comme un parfum de primaires…

[Chronique électorale – I] De juin 2021 à avril 2022, dix mois nous séparent de l’élection présidentielle. Gabriel Bernardon a choisi de consacrer sa première chronique électorale aux enjeux du scrutin des régionales (20 et 27 juin 2020), dernière consultation avant les échéances nationales. 

Telles qu’elles résultent de la réforme du quinquennat et de l’inversion du calendrier électoral (2000-2002), les institutions de la Ve République font de l’élection présidentielle le point culminant de la vie politique, éclipsant les scrutins intermédiaires, régulièrement boudés par l’électorat à l’exception notoire des municipales, localisme oblige. Les élections régionales et départementales, dont le premier tour se tiendra ce week-end, revêtent toutefois une dimension particulière. Elles donnent le coup d’envoi de cette longue campagne officieuse d’une dizaine de mois qui nous conduira jusqu’au commencement de la campagne présidentielle officielle. Elles mettent en scène, surtout, des personnalités bien décidées à jouer un rôle de premier plan l’année prochaine. De là à considérer que le sort national des  gagnants et les perdants du 27 juin sera en partie scellé, c’est tout comme…

La débandade électorale subie en 2017 par les partis historiques a eu raison, semble-t-il, de la mode des primaires internes. S’il n’est pas tout-à-fait exclu encore que LR et plusieurs formations de la gauche centriste organisent à l’automne des scrutins militants pour désigner leur candidat respectif, la procédure a clairement du plomb dans l’aile. À droite, Xavier Bertrand et, à gauche, Anne Hidalgo entendent bien faire cavaliers seuls. Comment s’imposer parmi les siens sans passer par la case primaire ? Trois possibilités. D’abord l’auto-proclamation : c’est la tactique suivie par Jean-Luc Mélenchon, au terme d’une opération de parrainages citoyens, isolée et sans enjeu. Par les sondages ensuite : c’est ce qui permet à Anne Hidalgo de surnager parmi les rares prétendants du Parti socialiste. Enfin, par l’élection sur un bilan : c’est le choix de Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et de Laurent Wauquiez dans les régions qu’ils président.

Peu d’enseignements à tirer à l’échelle nationale

Compte tenu de la nature du scrutin, lequel induit un florilège de listes différents d’une région à l’autre, les résultats des votes à l’échelle nationale ne devront pas être surinterprétés. Ils devraient pourtant confirmer la…

La suite est à lire sur: voixdelhexagone.com
Auteur: Gabriel Bernardon