Élevage : la petite transition dans la prairie

Faut-il sacrifier l’élevage au nom de la transition écologique ? Pour La Fabrique écologique, la réponse est non. Dans une note publiée mercredi 23 mars 2022, le groupe de réflexion écologiste préconise certes une réduction de 30 à 50 % du cheptel français de ruminants, mais défend aussi le rôle des prairies pour le climat, la biodiversité et la santé.


La note de La Fabrique écologique

Côté climat, le bilan carbone de l’élevage est mauvais et risque de le rester. En 2020, l’agriculture représentait 19 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la France ; et en 2019, 54 % des émissions agricoles étaient directement liées à l’élevage — fermentation entérique et déjections. Selon La Fabrique écologique, il est illusoire de penser que les capacités de stockage de carbone des quelque 9,2 millions d’hectares de prairies permanentes que compte la France pourraient rattraper les émissions de méthane des ruminants, même en cas de réduction du cheptel.

La Fabrique écologique plaide pour une transformation radicale du modèle d’élevage français, et de son alimentation. © Pierre-Olivier Chaput / Reporterre

« Les prairies permanentes représentent un gros stock de carbone qu’il convient de ne pas détruire, explique François Demarcq, ingénieur général des mines honoraire et signataire de la note. Mais on ne peut pas compter sur elles pour compenser les émissions liées à l’élevage bovin du point de vue des flux. Si l’on retournait les prairies permanentes, la quantité de carbone qu’elles largueraient en vingt ans resterait inférieure au volume de gaz à effet de serre émis par vingt ans de présence de bovins sur ces mêmes prairies. »

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En revanche, les prairies présentent d’autres atouts pour la transition écologique. « Ce sont des réserves de biodiversité qui rendent de nombreux services écosystémiques », indique la note. Une richesse qui bénéficie notamment aux activités agricoles alentour. Les prairies temporaires sont ainsi « un excellent facteur de reconstitution de la structure du sol » compacté par les grandes cultures. En règle générale, ces zones herbacées « apportent des habitats et des ressources pour des oiseaux, arthropodes [insectes] et mammifères qui sont des auxiliaires des cultures et des aides à la lutte contre les ravageurs ».

Lorsque les bonnes conditions sont réunies, les prairies ont d’importants atouts pour la biodiversité et la…

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Auteur: Émilie Massemin (Reporterre) Reporterre