Élibio : les produits bio à petits prix cartonnent

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Montpellier, reportage

« Ça cartonne ! » À la Cagette, supermarché coopératif montpelliérain, Antonin Molino est tout sourire : l’arrivée des produits Élibio en rayon, début janvier, est un succès. « C’est notre plus grosse rotation en magasin », précise le salarié. Dans sa main, une boîte de haricots verts en conserve, estampillée d’un logo orange. Élibio, c’est la marque distributeur des épiciers bio indépendants, ensemble de magasins n’appartenant ni à une enseigne de la grande distribution, ni à une chaîne de commerces spécialisés, comme Biocoop ou La Vie claire. Elle s’est lancée en 2019 avec un pari : « Démocratiser la bio. »

Quatre ans plus tard, le succès est au rendez-vous. Alors que les ventes de produits bio chutent — avec des baisses de 7 à 10 % l’an dernier —, la marque constitue un « ovni dans le secteur », selon Nathalie Besson, responsable commerciale. En 2022, les ventes ont bondi de 60 %. « On ne s’attendait pas à une telle réussite », admet Christian Lafaye, président de l’Association nationale des épiciers bio (Aneb), à l’origine du projet.

Au départ, la démarche a été pensée comme une réplique au rouleau compresseur des gros distributeurs : « Les grandes surfaces développaient des marques distributeurs bio avec des prix très bas et elles rachetaient plein d’enseignes spécialisées, comme Carrefour avec Bio C Bon, Casino avec Naturalia, se rappelle Christian Lafaye. Ça nous inquiétait beaucoup. » Pour ne pas disparaître, dévorés tout crus par les supermarchés, les petits magasins bio ont eu l’idée de se fédérer, et de lancer leur propre marque « à petits prix ».

De bons produits à bas prix

1,10 euro le paquet de spaghettis, moins de 1,70 euro pour le kilo de farine, et autour de 9 euros le litre d’huile d’olive. Les prix d’Élibio concurrencent ceux de la grande distribution et séduisent des consommateurs pris à la gorge par l’inflation. « Avant, je n’achetais que les légumes et produits frais en bio, raconte Mme Besson, mère célibataire de deux ados. Maintenant, je peux me permettre d’acheter aussi des produits de base. »

Dans les rayons de la Cagette, les clients apprécient ces bons produits à faible coût : « C’est sûr que je fais davantage attention aux prix, dit Nicolas, commercial le jour et chanteur la nuit. Alors oui, des produits bio pas trop chers, ça me parle. » Dans ce supermarché coopératif, la farine, l’huile ou les conserves Élibio sont 5 à 40 % moins chers que les produits équivalents…

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Auteur: Lorène Lavocat Reporterre