Élisabeth Borne, la Première ministre spécialiste des autoroutes

Après trois semaines d’attente, Emmanuel Macron a nommé, lundi 16 mai, l’actuelle ministre du Travail, Élisabeth Borne, au poste de Première ministre. Elle est la seconde femme à accéder à cette fonction – avant elle, la socialiste Édith Cresson avait occupé Matignon de 1991 à 1992, sous la présidence de François Mitterrand. En 2017, après son élection, Emmanuel Macron avait déjà avancé l’idée de nommer une autre femme à ce poste… avant de donner le job à Édouard Philippe, puis à Jean Castex (Les Républicains).

Le nom d’Élisabeth Borne circulait dans les couloirs de l’Élysée depuis la réélection du Président de la République. Lors de son premier déplacement, celui-ci avait assuré qu’il nommerait à Matignon « quelqu’un attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive ».

Or Élisabeth Borne « coche toutes les cases », d’après plusieurs proches du chef de l’État. Avant d’être ministre du Travail, de 2020 à 2022, cette haute fonctionnaire de 61 ans a également été en charge des Transports (2017-2019), puis de la Transition écologique (2019-2020). Un parcours important, puisqu’en tant que Première ministre, elle devrait désormais mener la planification écologique, comme l’avait annoncé Emmanuel Macron dans l’entre-deux tours.

« Ministre fantôme de l’écologie »

Son rapide passage au ministère de l’Écologie n’a pourtant pas marqué les esprits. Élisabeth Borne a surtout acté des projets législatifs initiés avant son arrivée – par ses prédécesseurs Nicolas Hulot et François de Rugy – comme la loi Énergie-climat, la loi d’orientation des mobilités, ou encore la loi contre le gaspillage.

« Grande connaisseuse des dossiers et ouverte au dialogue avec les parties prenantes, elle a pourtant obtenu peu d’avancées mémorables dans le domaine de la lutte contre le changement climatique », a indiqué dans un communiqué de presse le Réseau action climat, après sa nomination à Matignon.

« Que ce soit dans le cadre de la loi d’Orientations des mobilités qui s’est avérée décevante, la loi Climat-énergie où elle a fait reculer de 10 ans le délai accordé à la réduction du nucléaire dans le mix énergétique, ou encore son engagement (vain) à “mettre en œuvre” les 146 mesures [de la Convention citoyenne pour le climat] qui n’ont pas été retoquées par le Président lui-même, Élisabeth Borne n’a pas brillé par des positions fortes et ambitieuses sur l’écologie, écrit de…

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Auteur: Justine Guitton-Boussion (Reporterre) Reporterre