Aujourd’hui, pour notre chronique musicale, nous parlons du Ministère des Affaires Populaire (MAP), un groupe au gauchisme radical, offensif, antiraciste et décomplexé, et en particulier d’une de leurs chansons : Elle est belle la France, l’occasion, notamment, de parcourir des pans encore peu connus de l’histoire coloniale française.
MAP : précurseur d’HK et les Saltimbanks, et de ZEP
MAP était un groupe roubaisien de “rap-musette” , un genre popularisé par Java et qui mêle rap et accordéon. Pourquoi Ministère des Affaires Populaires ? C’est Dias, un des deux rappeurs du groupe, qui l’expliquait dans une interview pour RFI Musique : “Notre nom, c’est une petite provocation, vu que nos politiciens ne s’occupent pas de nos affaires mais des leurs, il fallait créer notre propre ministère.”
Ce mélange d’influences se retrouve à la fois dans leur musique et dans leur public : “Dans le morceau Lillo, je dis en cht’i que je suis Lillois, c’est comme ça qu’on dit. On utilise un peu le vocabulaire du Nord, mais ça n’est pas le plus important.” (Dias), “Notre public, il va du ch’tô dernier au grand-père. C’est Mouloud et Robert ! On ne se fixe pas de limites, on est des rappeurs mais comme on fait de la fusion, le public chanson et oriental s’y retrouve. C’est une vraie fierté.”
“Notre nom, c’est une petite provocation, vu que nos politiciens ne s’occupent pas de nos affaires mais des leurs, il fallait créer notre propre ministère.”
Dias pour RFI Musique (2006)
C’est en 2006, sous Chirac, qu’ils sortent leur premier album, Debout la d’dans, dans lequel se trouve Elle est belle la France.
Tout de suite MAP affiche son engagement politique : tournée en Palestine, concerts gratuits pour Survie, les Indigènes de la République, les…
Auteur: Rob Grams