Elsa Faucillon : « Je suis radicale parce qu'il n'y a qu'ainsi qu'on parviendra à transformer les choses »

Basta !  : Il y a bientôt 2 ans, à la suite des élections européennes de 2019 et face au constat répété de l’éparpillement des voix à gauche, vous avez lancé avec Clémentine Autain le mouvement Big Bang, qui réunit et fait dialoguer plusieurs courants de la gauche et des écologistes. À un an de l’échéance présidentielle, croyez-vous que ce rassemblement est encore possible ?

Elsa Faucillon : C’est plus une question de conviction que de croyance, à vrai dire. La conviction de la nécessité, d’abord, face au duel organisé entre Macron et Le Pen, face à la désespérance. La conviction, aussi, que cette aspiration au rassemblement existe fortement chez nombre de nos concitoyens. Les passerelles que nous avons créées avec Big Bang ont permis de montrer qu’à l’intérieur de chacun des partis politiques, comme à l’extérieur, existent des envies fortes de faire tomber ces barrières qui les séparent. Aujourd’hui, à gauche, plus personne ne peut prétendre à l’hégémonie. Pour gagner, les gauches et les écologistes doivent rassembler leur camp social, qui est en fait la majorité réelle de la société : les ouvriers, les employés, les jeunes cadres… Mais ce rassemblement ne peut pas simplement consister en un joli principe de façade, ça ne doit pas être une coquille vide. Il doit s’effectuer sur de vrais dénominateurs communs pour créer une dynamique, ce qui suppose de trancher bon nombre de questions politiques entre nous. Et il ne faut surtout pas minimiser ces questions, qui sont cruciales. 

De multiples appels et initiatives de rassemblement politique de la gauche ont fleuri ces derniers mois. Mais, au final, on a l’impression que les candidatures de Mélenchon, Montebourg, Jadot ou Hidalgo sont toutes plus ou moins déjà lancées, à des degrés variables. Même Fabien Roussel, pour le Parti communiste, annonce sa volonté de candidature. Qu’est-ce qui rend ces démarches de rassemblement si difficiles ?

2022 n’est pas encore joué, il ne faut pas tirer de conclusions trop hâtives. Ce qui se joue actuellement, dans tous ces espaces de discussion, parfois de façon invisible, est essentiel dans la dynamique de construction commune. C’est certain que toutes ces passerelles sont encore loin d’être devenues de véritables ponts… Je ne crois pas qu’on soit uniquement sur des enjeux d’ego ou des intérêts boutiquiers : encore une fois, il reste de vrais sujets à lever entre nous, et ce n’est pas une mince affaire. La question du degré de rupture n’est pas neutre,…

La suite est à lire sur: www.bastamag.net
Auteur: Barnabé Binctin