Empathie, émotions et sens moral chez les animaux

Les animaux ont-ils conscience de leur mort prochaine ? De celle des autres ? Du bien et du mal ? Font-ils preuve d’empathie ou peut-on même parler de morale animale ? Petit à petit, grâce aux travaux salutaires de certains chercheurs, l’Homme apprend à changer son regard, unilatéralement vertical, sur ces espèces qui traversent l’Histoire à ses côtés. Mais il reste encore un long chemin à parcourir.

De la loi Grammont de 1850 qui introduit la notion de sanction contre les sévices infligés aux animaux dans la rue au projet de loi contre la maltraitance animale qui se trouve actuellement dans la navette parlementaire, en passant par celle du 16 février 2015 qui leur accorde le statut « d’êtres vivants doués de sensibilité », les animaux constituent plus que jamais un enjeu politique, social et civilisationnel. La question de leur sensibilité peut sembler d’une évidence enfantine tant le constat s’impose à nous, citoyens du XXIe siècle.

On serait bien en peine d’être entièrement satisfait des quelques avancées juridiques de ces dernières années, surtout quand on sait que le Sénat a, en septembre 2021, passablement entamé le texte voté par les députés quelques mois plus tôt. Entre la négation de la sensibilité animale et la reconnaissance d’une morale animale semblable à celles des hommes – ce qui reviendrait à dire que les animaux sont exactement comparables aux humains –, les hypothèses restent multiples et le chantier harassant pour les générations futures. Le droit montre là toutes ses lacunes, notamment à cause du manque de courage politique et du poids des lobbys. Puissent ces failles se combler un jour. En attendant, il peut être utile de se pencher sur la question des sentiments, des jugements entre le bien et le mal chez les bêtes, autrement dit sur la question de leur sens moral, sur leur capacité à savoir ce qu’il est bon de faire ou mal. Ce qui peut faire du bien ou au contraire faire souffrir les autres.

La capacité des animaux à saisir ce qui semble bon ou mauvais, bien ou mal ne saurait être appréhendée sans distinguer leurs comportements naturels de leurs comportements artificiels. On entend par comportement naturel un acte, chez un animal, qui est prédestiné, instinctif ou, pourrait-on dire, génétiquement programmé. Il s’agit pour lui d’agir, en bien ou en mal, car cela vient de sa nature profonde, de son instinct de survie, de sa capacité innée à s’auto-préserver en…

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Auteur: Ella Micheletti