En 1972 le film Soleil Vert annonçait l’apocalypse climatique pour 2022 …

« Il y avait un monde autrefois… »

New York City. Année : 2022. Avec 40 millions d’habitants, la ville est devenue une métropole surpeuplée, où règnent la misère absolue et le manque de nourriture. Les gens s’entassent partout où ils peuvent : dans la rue, dans les cages d’escaliers… Un atroce brouillard jaunâtre de pollution flotte d’ailleurs en permanence au-dessus de la ville. L’écosystème, si fragile, a pratiquement disparu. Les arbres, les animaux ont disparus, victimes de la déforestation, la surexploitation, et la pollution.

Dès le générique d’ouverture du film, absolument brillant et terrifiant, le spectateur est foudroyé : quelque chose s’est définitivement cassé dans la grande marche vers le progrès de la civilisation, ou du moins ce qui est présenté comme tel.

Le développement industriel à marche forcée et ses ravages, les effets non maîtrisés de la surconsommation et l’épuisement des ressources naturelles ont achevé d’hypothéquer l’avenir de l’Homme en quelques décennies à peine.

 

Pour les plus fortunés, qui ont accès à l’eau potable et à de vrais aliments cultivés dans des fermes protégées comme des forteresses, rien n’est trop beau. Une tranche de bifteck se négocie 500 $, un pot de confiture 150 $.

De quoi donner la mesure de cette scène du film, terriblement émouvante, dans laquelle Robert Thorn (Charlton Heston) et Sol Roth (Edward G. Robinson) font un repas avec des aliments devenus inaccessibles pour le commun des mortels. Alors que Thorn est un enfant du « Soleil » et n’a rien connu d’autre, Sol, lui, se souvient des saveurs oubliées…

 

La nourriture naturelle, telle que nous la connaissons aujourd’hui, n’existe plus. Elle est désormais fabriquée par la toute puissante Soylent Corporation. Une nourriture synthétique sous forme de tablettes, dont la couleur varie selon les jours de la semaine. Et la firme vient justement d’introduire un nouvel aliment que la population s’arrache : le Soleil Vert, prétendument fabriqué à partir de plancton hautement énergétique.

Un tel chaos écologique n’est que trop probable, mais il y a eu tellement d’avertissements mélodramatiques à ce sujet dans des essais et des fictions spéculatives comme celle-ci que la répétition émousse et use le sentiment d’urgence. (Time Magazine, à la sortie du film en 1973)

Dans ce monde de chaos absolu, la seule chose qui fonctionne…

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Auteur: Claude Morizur