Chaque année, au 1er janvier, les autorités publient une liste de personnes «méritantes» qui sont nommées «chevaliers de la légion d’honneur», ou qui voient leur «grade» s’élever. Un héritage qui remonte à Napoléon, destiné à honorer les individus ayant rendu des «services éminents» envers la nation française. La République décore les puissants, célèbre sa caste. On trouve généralement, au sein des décorés, de grands humanistes, des gens respectueux du bien commun et soucieux de justice et d’égalité.
Parmi les 352 personnes œuvrant «au service de l’intérêt général» décorées cette année, on compte par exemple le multimilliardaire et ami de Macron Bernard Arnault. Déjà médaillé, il va rejoindre le cercle des «grand’croix», la plus haute dignité de la Légion d’honneur. En France, non seulement l’évasion fiscale n’est pas combattue, mais elle est récompensée !
On trouve aussi dans la promotion Thierry Ardisson, présentateur télé cynique des années 1990 qui se revendique royaliste. Il n’a pas démérité.
Localement, la Légion revient à une figure qui marque la vie nantaise à sa manière : Nicolas Jolibois, de Directeur Départemental de la Sécurité Publique de Loire-Atlantique. Le big boss de la police. Il est nommé au grade de chevalier.
Et chevaleresque, il l’est ! Avant d’arriver à Nantes, Jolibois avait déjà un beau pedigree répressif : en tant que commissaire principal de Creil, en région parisienne dans les années 1990, il affronte le plus grand conflit social du département lors de la fermeture l’usine de production automobile Chausson. La presse locale écrit que «jusqu’en 1997, il a dû composer avec la colère d’un millier d’ouvriers qui manifestaient de plus en plus violemment».
Muté de Rennes à Nancy, il a aussi fait un passage remarqué dans le Pas-de-Calais, où il démantèle la «jungle», c’est-à-dire un campement où survivent des exilés…
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Auteur: B