En Afghanistan, un combat contre l’islam radical

Lorsque Ahmad Massoud est apparu sur la scène des Rendez-vous de l’Histoire, à Blois, il y a un mois, les 300 spectateurs présents dans la salle se sont ­levés pour l’applaudir. Son nom réveille tellement la mémoire de son père, le légendaire Ahmad Chah Massoud. Surnommé « le lion du Panchir », ce chef de guerre afghan avait d’abord combattu les Soviétiques dans les années 1980, avant de devoir affronter les talibans. Il fut tué dans un attentat revendiqué par Al-Qaida, deux jours avant les attaques du 11 septembre 2001 aux États-Unis.

Le fils a repris le flambeau. Il avait 12 ans quand son père est mort. Aujourd’hui, il fait face à son tour aux talibans, chassés de Kaboul par une coalition internationale fin 2001 mais qui ont repris le pouvoir après de longues années de guérilla en août 2021. Militairement, Ahmad Massoud part pratiquement de zéro. Politiquement, il a entrepris de créer un Front national de la résistance. Mais c’est aussi sur le terrain des idées qu’il entend faire la décision. Il est engagé dans un combat idéologique qui déborde les limites de l’Afghanistan et qui se joue dans de nombreux autres pays musulmans : celui d’un islam de la raison contre l’islam radical prôné notamment par les organisations terroristes.

Le jeune leader, qui porte en public le fameux pakol afghan – un béret en laine à gros bourrelet –, précise sa réflexion dans un récent livre, Notre liberté (1). Il se réfère à une des écoles juridiques de l’islam, le ­hanafisme, qui accorde une large place à l’interprétation raisonnée des textes religieux, par opposition à des lectures littéralistes. Cette pensée a profondément marqué l’Asie centrale pendant des siècles, avant de se voir concurrencer par d’autres courants très doctrinaires, comme le wahhabisme, venu d’Arabie saoudite. D’après Ahmad Massoud, les groupes recourant au terrorisme, dans lesquels il range les…

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Auteur: Jean-Christophe Ploquin