En Afrique, des « conflits intra-étatiques de nature politique »

Capture d’écran de la retransmission du premier jour de la conférence. De gauche à droite, Leon Hartwell, Jalal Abdel-Latif, Birame Diop et Mohamed Znagui Sid’Ahmed Ely.

Leon Hartwell, de la London School of Economics (LSE), a exposé quelques chiffres clés lors de l’African Peace and Security Conference (APSACO) du Policy Center for the New South, tenue récemment dans la capitale marocaine : 32 conflits armés ont été recensés dans le monde en 2021, dont 15 en Afrique, soit 47 % des zones conflictuelles. L’Afrique a par ailleurs été en 2021 la région du monde traversée par le plus grand nombre de crises sociopolitiques — 40 au total —, suivie par l’Asie avec 24 crises. « Il y a eu quatre coups d’État réussis au Mali, en Guinée, au Soudan et au Tchad. Le plus grand nombre de coups aboutis depuis 1999. »

Le risque « d’opérations non orthodoxes » en Afrique augmente, estime un expert de l’OTAN

Andrea Grazioso, analyste senior du Hub Sud de la Direction stratégique de l’OTAN, a livré des réflexions prospectives liées à la guerre en Ukraine. « Pourquoi est-il si difficile d’évaluer l’impact de cette guerre en Afrique ? Pour plusieurs raisons, directes et indirectes. La guerre intervient dans la foulée de la pandémie de Covid-19, et une disruption majeure et persistante dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, avec une pénurie de matières premières cruciales et de certains produits technologiques. Un problème persistant de mouvement des personnes à travers les frontières existe aussi, tandis que la reprise économique rapide de 2021 a mené à un accès plus difficile à l’argent, qui pourrait conduire à une crise du crédit à court terme ».

Poursuivant son analyse, cet expert a estimé que la « guerre en Ukraine peut durer sur le moyen terme, avec un phénomène de militarisation de l’énergie. Le prix moyen du mégawatt/heure en Europe de l’Ouest était de 20 euros début 2021, il est passé à 180 euros fin 2021, avant l’invasion de l’Ukraine. Il pourrait y avoir une prolifération verticale (à cause des armements) et horizontale (géographiquement vers les pays voisins) de la guerre, outre son impact sur la sécurité alimentaire. Nous aurons un problème d’approvisionnement en 2023, puis un problème de disponibilité des céréales en 2024 à cause de la récolte qui n’aura pas lieu l’an prochain ».

Enfin, les conséquences politiques de la guerre en Afrique s’avèrent plutôt sérieuses : « Le…

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Auteur: Sabine Cessou