En Allemagne, au cœur du blocage d'un terminal gazier

Brunsbüttel (Allemagne), reportage

Vêtus de tenues de protection blanches et répartis en quatre cortèges, ils étaient plus de 2 000 activistes venus de toute l’Europe à participer à la série d’actions menées du 29 juillet au 2 août par le collectif allemand anti-charbon Ende Gelände. La cible principale : le parc industriel ChemCoast à Brunsbüttel, à plus de 80 kilomètres de Hambourg (Allemagne), qui pourrait accueillir un futur terminal de gaz naturel liquéfié (GNL). Un autre groupe de militants, décolonial et antiraciste, a brièvement manifesté parallèlement dans les rues de Hambourg. Des actions de désobéissance civile novatrices pour Ende Gelände, puisque c’est la première fois qu’il s’attaquait au gaz naturel et à sa dimension néocoloniale.

« Notre but est de critiquer la dépendance croissante de l’Allemagne au gaz naturel, une énergie fossile polluante, a dit Joli Schröter, porte-parole d’Ende Gelände (« Jusqu’ici et pas plus loin »), qui réunit deux fois par an des milliers d’activistes allemands et d’Europe. Nous voulons surtout souligner l’hypocrisie de notre soi-disant transition énergétique, ce sont les pays du Sud qui font en premier les frais de l’extractivisme capitaliste. »

Reporterre a suivi l’un des quatre cortèges, le tronçon « rouge » et ses 400 activistes écologistes, anarchistes, anticapitalistes et antiracistes opposés au terminal gazier de fracturation prévu dans le parc industriel ChemCoast, à Brunsbüttel. Ceux-ci ont notamment dénoncé la pollution causée par le gaz naturel, constitué principalement de méthane, dont l’effet de réchauffement est vingt-huit fois supérieur au dioxyde de carbone (CO2).

Lors d’une assemblée. © Philippe Pernot/Reporterre

« GNL, vous vous foutez de nous ? »

Avant de partir en action samedi 31 juillet, et après s’être entraînés la veille à la désobéissance civile dans un camp proche, les activistes ont percé la peau de leurs doigts avec une épingle à nourrice, pour y appliquer de la glu et des paillettes, afin d’empêcher la police de relever leurs empreintes en cas de contrôle ou d’arrestation.

« Nous voulons manifester directement sur les lieux où se passe la destruction environnementale, donc je protège mes empreintes. Mais en tant que mouvement pour la justice climatique, nous ne devrions pas être considérés comme des criminels par la police », a dit Sue, membre du groupe de travail Fridays for Future, dans le sud de l’Allemagne.

Les paillettes empêchent…

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Auteur: Philippe Pernot Reporterre