En Allemagne, le spectre du nazisme nous oblige

Ce week-end, des centaines de milliers de personnes ont manifesté dans toute l’Allemagne contre l’alliance entre le parti chrétien-démocrate (CDU) et le parti d’extrême-droite AFD autour d’un texte de loi pour durcir la législation anti-immigration. Cette alliance est inédite depuis la seconde guerre mondiale : en effet, depuis la chute du nazisme, l’Allemagne et ses institutions s’emploient à mettre à distance de façon beaucoup plus stricte qu’en France les partis liés de près ou de loin à l’héritage nazi. Or, l’AFD, fondé en 2013 comme un parti d’abord anti-Euro, s’est considérablement radicalisé contre les musulmans ces dernières années. Fin novembre, on apprenait que les dirigeants de l’AFD, ainsi que certains membres de la droite allemande du parti CDU, avaient tenu une réunion secrète pour discuter d’un vaste plan de déportation des personnes d’origines étrangères et de leurs soutiens allemands. Ce plan de déportation est venu rappeler à l’Allemagne que l’AFD était bel et bien composée de néonazis. Or, les prochaines élections législatives ont lieu à la fin du mois. Une alliance de gouvernement entre la droite et les nazis conduirait à une situation inédite depuis… 1933. Ce qu’il se passe en Allemagne en dit très long sur la réalité de l’extrême-droite européenne, et devrait réveiller toutes celles et ceux qui relativisent et banalisent sa montée en puissance. 

Qu’est-ce que l’Alternativ Für Deutschland (AFD) ?

Lors de son lancement en 2013, l’AFD est un petit parti dirigé par des universitaires et des patrons, notamment par Hans-Olaf Henkel, ancien dirigeant du Bundesverband der Deutschen Industrie (BDI, l’équivalent allemand du MEDEF, organisation patronale française). Son orientation politique est eurosceptique : en pleine “crise de l’euro”, les fondateurs de l’AFD estiment que l’Allemagne ne devrait pas “payer pour les pays du sud” en…

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Auteur: Nicolas Framont