En Allemagne, les écologistes combattent une mine de charbon

Lützerath (Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne), reportage

Lützerath résiste « comme le village des irréductibles Gaulois », se plaisent à dire les écologistes qui occupent ce minuscule hameau de Rhénanie-du-Nord, à mi-chemin entre Aix-la-Chapelle et Cologne. Menacé par l’expansion d’une des plus grandes mines de charbon d’Europe, un seul agriculteur fait face, soutenu par des écologistes de tous bords. Il y a deux mois, ils y ont proclamé une Zad faite de cabanes perchées dans les arbres, de tentes, de fermes squattées. Elle héberge actuellement 500 activistes. Lützerath est cernée par un immense trou béant, noir et ocre : la mine de Garzweiler, gérée par l’entreprise minière RWE, la plus polluante d’Europe selon Greenpeace. Entre les deux, un terre-plein délimite le terrain de la mine et la « frontière des 1,5 °C », en référence à la hausse maximale des températures décidée lors de l’Accord de Paris. Cette ligne de front d’un nouveau genre cristallise les tensions : depuis le 1ᵉʳ novembre, RWE a le droit de la franchir pour raser Lützerath, et les zadistes comptent bien l’en empêcher. 

Les activistes d’Ende Gelände forment un cercle pour créer un mur que la police ne franchira pas avant son évacuation, plusieurs heures plus tard. © Philippe Pernot / Reporterre

« Nous sommes là pour faire respecter les engagements de l’Accord de Paris et défendre notre futur. Si RWE franchit cette ligne et rase Lützi [le surnom donné à Lützerath par les écologistes], alors l’Allemagne ne pourra jamais respecter l’objectif des 1,5 °C », tempête Dina Hamid, 21 ans, porte-parole d’Ende Gelände. Debout sur un monticule de terre, le poing levé, elle fait face à une tractopelle d’une centaine de mètres de haut. Elle et 350 autres activistes du collectif Ende Gelände (« Jusqu’ici et pas plus loin ») ont pénétré dans la mine de charbon, dimanche 31 octobre, à l’issue d’une grande manifestation qui a réuni près de 4 000 écologistes. Vêtus de combinaisons blanches, cernés par la police anti-émeute, ils ont formé une chaîne humaine en cercle dans les hauteurs de la mine. Leur but : « Faire passer un message à RWE et les pousser à abandonner l’expansion, mais aussi l’arrêt total des activités de la mine », détaille Dina Hamid.

350 activistes d’Ende Gelände ont débordé le dispositif policier et traversé le « no man’s land » autour de la mine. © Philippe Pernot / Reporterre

Leur objectif semble partiellement avoir…

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Auteur: Reporterre