En Argentine, une lagune devenue rose, polluée par des produits chimiques

L’image a fait le tour du monde. En Patagonie, dans le sud de l’Argentine, les eaux de la lagune de Corfo ont soudainement viré au rose fuchsia après avoir été contaminées par des produits chimiques.  

Aussi surprenante que terrible, cette pollution a eu lieu à une trentaine de kilomètres de Trelew, dans la province de Chubut. Selon les pouvoirs locaux, une société transportant des effluents d’entreprises de pêche aurait procédé, mi-juillet, à un déversement « autorisé » de liquides industriels.  

La couleur rose chatoyante, accompagnée entre autres d’odeurs nauséabondes et d’une prolifération d’insectes, résulterait d’une saturation en sulfite de sodium, un agent de conservation prisé par l’industrie alimentaire pour ses propriétés antibactériennes. 

Le produit chimique se serait répandu dans les eaux souterraines du río Chubut, le fleuve principal de la province, issu des Andes, avant de pénétrer dans cette lagune de 10 à 15 hectares au bord de l’océan Atlantique.  

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Cet épisode de pollution n’est en réalité que le dernier d’une longue série : les entreprises industrielles de cette région comptant 600 000 habitants ont pris l’habitude, depuis des décennies, de déverser, sans aucun traitement, leurs produits chimiques dans le fleuve. 

Crédit photo : DANIEL FELDMAN / AFP

Afin de promouvoir l’économie locale minée par la crise, la réglementation régionale oblige les entreprises spécialisées dans l’exportation de produits de la mer — langoustine et merlu en tête — de conditionner et de transformer leurs denrées sur place. 

Mais à Rawson, capitale de la province située à vingt kilomètres de Trelew, les pollutions intempestives du fleuve ont provoqué la fronde des habitants de certains quartiers, notamment celui d’Area 12, où le passage de camions transportant ces déchets a été entravé.

« Ce qu’il se passe à Rawson est très grave, a expliqué M. Lada, membre d’une ONG antinucléaire de Chubut, à l’Agence France Presse. Ces liquides sont déversés (…) dans de grandes mares artificielles construites à la va-vite pour les entreprises de pêche. [Ils] s’infiltrent jusqu’aux nappes phréatiques. Il s’agit de dizaines de camions quotidiens. »

Forcés de se détourner de Rawson, les industriels locaux ont obtenu l’autorisation provisoire de déverser leurs produits…

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Auteur: Augustin Langlade