En Auvergne, 650 motocross vont traverser des zones protégées

Ils aiment écouter rugir les moteurs le soir au fond des bois. Du 29 août au 3 septembre, la Haute-Loire espère accueillir 100 000 spectateurs aux International Six Days of Enduro (ISDE), dit « Les Six Jours d’Enduro », du nom de cette compétition de moto tout-terrain. Six journées pendant lesquelles 650 « enduristes » venus d’une trentaine de nations vont sillonner à motocross 600 kilomètres en pleine nature. Ces parcours vont leur faire découvrir les vallées cachées du Gévaudan, du Haut-Allier, franchir la frontière avec le département voisin de Lozère… Et traverser plein pot des zones protégées Natura 2000 : presque 100 km de piste traversent les gorges de la Loire, et 6,7 km les gorges de l’Arzon.

« C’est un événement touristique très important pour faire connaître notre département, défend Annie Ricoux, vice-présidente Les Républicains à l’environnement et au développement durable de Haute-Loire. Il y a un enjeu pour attirer des touristes, et montrer qu’on a une belle Haute-Loire avec un espace environnemental très important, qu’on le respecte et qu’on le maintient. » Les associations de protection de l’environnement redoutent pourtant l’impact des bolides sur la faune et la flore des milieux naturels traversés. « On a demandé à éviter ces espaces protégés. Ça nous paraît ahurissant qu’on en soit à faire des compétitions de moto sur des sites Natura 2000 », s’exaspère Jean-Jacques Orfeuvre, vice-président de France Nature Environnement Haute-Loire.

L’épreuve d’enduro est composée d’un parcours à réaliser dans un temps imparti, et des secteurs chronométrés ponctuent le parcours. Pxhere/CC0

La ligne de départ a été tracée en terrain conquis. « L’Auvergne est un spot de France important pour l’enduro, qui est très implanté dans notre département, assure Colette Chambonnet, vice-présidente de l’association SOS Loire Vivante. On est déjà confronté à la pratique des sports motorisés dans les espaces préservés, où l’on constate une fréquentation régulière de moto, de quad et de 4×4. » Les collectivités locales ont toutes mis la main à poche pour soutenir l’événement. La région Auvergne-Rhône-Alpes a accordé une subvention de 150 000 euros à la compétition, le Conseil départemental de Haute-Loire a déboursé 90 000 euros, la Communauté d’agglomération du Puy-en-Velay 50 000 euros, et son Conseil municipal 10 000 euros.

« Ce déni climatique me paraît grave »

Pour Annie Ricoux, l’enjeu…

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Auteur: Moran Kerinec Reporterre