En Bretagne, la culture de tulipes, jacinthes et iris entraîne une pollution majeure aux pesticides

La pointe de la Torche s’avance comme une langue vers l’océan. Balayée par les vents et cernée par une houle infatigable, encadrée par deux longues plages, cette presqu’île naturelle est prisée des surfeurs du monde entier. Situé au sud de Quimper, en Bretagne, l’endroit est aussi connu pour ses champs de tulipes, iris et jacinthes, qui s’étendent sur plusieurs centaines d’hectares. Au printemps, les fleurs donnent à la côte de jolies couleurs qui s’accordent à merveille avec le bleu de la mer. L’envers de ce décor de carte postale est moins reluisant. Car les fleurs sont cultivées avec moult pesticides, que l’on retrouve en quantité déraisonnable dans les cours d’eau côtiers qui parcourent la lande alentour avant de se jeter dans l’Atlantique.

100 % des analyses d’eau dépassent les normes

Installée dans le Finistère sud dès les années 1960, la culture de fleurs à bulbes a pris de l’ampleur dans les années 1980. Le climat favorable, les terres sableuses et disponibles des communes de Plomeur, Penmarc’h et Saint-Jean-Trolimon ont séduit des producteurs venus de Hollande, rejoints ensuite par des collègues français. Aujourd’hui, trois exploitations se partagent le marché : celles de Karel Kaptein, de Kees Kaandorp et de Florimer, filiale de l’entreprise Ernest Turc dont le siège est situé près d’Angers. Très vite, des associations dénoncent les premières atteintes à l’environnement de ces productions de bulbes.« Bon nombre des petits chemins ont été labourés, les haies et talus ont disparu », constate l’association Eau et rivières de Bretagne. Le tout avec l’assentiment de certains élus, puisque pour permettre l’extension des cultures, « le périmètre Natura 2000 a été réduit. Sur la commune de Plomeur, sa surface initiale a été divisée par trois », regrette Eau et rivières, qui dénonce par ailleurs l’usage des pesticides.

Encadrée par deux longues plages, la pointe de la Torche est prisée des surfeurs du monde entier. On y constate malheureusement une présence élevée de pesticides due en partie à la culture de fleurs à bulbes.

« Alouettes et escargots, indicateurs de la bonne santé du milieu ont disparu tout autour de la zone cultivée. Les abeilles et les papillons sont devenus rares », remarque encore Eau et rivières. Longtemps inconnu, l’impact des pesticides sur la ressource en eau a été rendu public à la fin des années 2010. Et se révèle très inquiétant. En 2019, des analyses réalisées sur le ruisseau…

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Auteur: Nolwenn Weiler