En coulisses, l'État prépare le financement de six nouveaux réacteurs EPR

Comme trop souvent, l’avenir du nucléaire en France se prépare dans le plus grand secret, loin des yeux des citoyens. Un mois après que Reporterre a dévoilé le contenu des négociations entre Paris et Bruxelles à propos de la réorganisation d’EDF, un autre document tout aussi explosif est arrivé à la rédaction voici dix jours. Rendu public le 4 novembre par notre confrère Contexte, qui l’a aussi reçu, ce rapport est intitulé « Nouveau nucléaire français » et il émane de la direction générale du Trésor.

Daté du 1er septembre dernier, ce document est en fait une présentation des études d’un groupe de travail réunissant les services du ministère des Finances, la direction générale de l’énergie et du climat (ministère de la Transition écologique) et EDF. Ce groupe de travail doit répondre à une question : comment financer la construction de six nouveaux réacteurs nucléaires par EDF ? Ce projet de nouveaux réacteurs fait partie de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) pour la période 2019 à 2028, dévoilée en avril dernier par le gouvernement.

C’est le quotidien Le Monde qui avait dévoilé à l’automne 2019 l’existence d’un programme de construction de trois paires d’EPR de nouvelle génération (EPR2), puis son coût global. Première constatation, entre le chiffrage donné par le quotidien d’information, 46 milliards d’euros, et celui du groupe travail, il y a eu une première dérive : les six nouveaux réacteurs sont maintenant évalués à 47,2 milliards d’euros par le cabinet de conseils sino-européen Roland Berger. Deuxième constatation : EDF est incapable de financer seule ce programme.

L’État apporterait plus de la moitié des fonds nécessaires : 25,6 milliards d’euros

Selon le document de la direction générale du Trésor, avant même d’envisager toute construction nouvelle de centrales nucléaires, la dette nette de l’électricien va en effet exploser…

Auteur: Reporterre
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