En dix ans, de 39 à 49, industriels et financiers ont détruit le pouvoir syndical. — Jacques-Marie BOURGET

A notre époque, celle de l’à peu près et du mélange de mensonges qui fait vérité, à l’heure des approximations de Wikipédia il est un peu ridicule, attardé et vieux monde, de parler des dictionnaires. Dans le passé un Petit Larousse Illustré était le plus beau cadeau que l’on puisse faire à un tout juste titulaire du Certificat d’Etudes Primaire. L’impétrant en avait pour la vie, avec en plus des pages roses en latin. Les livres d’Annie Lacroix-Riz sont comme ces dicos, des bouquins qu’il faut avoir sur l’étagère, car ils recèlent la grammaire de l’Histoire, des vérités incontestables, de l’équivalent Bescherelle. Des livres, comme ceux de cette historienne de combat, il faut donc les avoir à portée de main. Comme des outils pour abattre les fake news diffusées comme du popcorn par certains historiens estampillés. Vous lisez quelque part, ou vous entendez dire, ce qui vous semble être une sottise, par exemple sur la déconfiture des luttes ouvrières…Vous plongez dans « Scissions Syndicales, Réformisme et Impérialismes Dominants », le dernier opus de Lacroix-Riz sorti chez Delga, et vous avez la preuve du mensonge. Je sais, le titre du bouquin est affligeant. Il semble avoir été inventé par la CIA pour que le lecteur continue d’ignorer que c’est le capitalisme, avec en premier de cordée celui d’Amérique, qui a écrasé le mouvement syndical en Europe. Heureusement la faiblesse du titre n’enlève rien à la force du contenu. Dans certains films on peut voir le témoin d’un crime écrire un message dénonçant le coupable, et le garder dans le tiroir de son bureau : « en cas de malheur ».

Ici les assassins sont en nombre, et figurent dans lIndex des noms, à la fin du livre de Lacroix-Riz. De 1939 à 1949, ce sont eux qui ont trahi la République, et conduit là où nous sommes, au déclin, à la montée de la misère, aux profits qui grimpent. Ses pages sont la pathétique description de la victoire de l’argent contre la sueur ouvrière.

Bien avant leur légalisation en 1884, avec la lutte idéologique entre Marx et Proudhon, l’histoire des syndicats n’est qu’une suite de…

Auteur: Jacques-Marie BOURGET Le grand soir
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