Le scénario tant redouté a fini par arriver. Au Brésil, la forêt amazonienne a rejeté plus de carbone qu’elle n’en a absorbé ces dix dernières années, en raison des dégradations de la forêt et de la crise climatique causées par les activités humaines. C’est ce que révèle, pour la première fois avec des chiffres précis, une étude publiée jeudi 29 avril par une équipe internationale dans la revue scientifique Nature Climate Change.
Une équipe internationale composée des scientifiques d’INRAE, du CEA et de l’Université d’Oklahoma a combiné des observations satellitaires de la biomasse végétale et de surveillance de la déforestation pour étudier l’évolution des stocks de carbone de la forêt amazonienne brésilienne entre 2010 et 2019.
Pour la première fois, cette équipe a pu quantifier l’impact de l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro en 2019 sur l’état de santé de la forêt amazonienne brésilienne, et sans surprise, le résultat est alarmant :
« L’étude montre une nette augmentation de la déforestation en 2019 (3,9 millions d’hectares brûlés), qui est 30 % supérieure à celle observée en 2015 lors de l’épisode de sécheresse extrême d’El Niño, et qui est multipliée par 4 par rapport aux années 2017 et 2018. »
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Fait notable : contrairement à ce qu’aurait pu laisser penser les images dévastatrices des feux de forêt, ce ne sont pas les incendies qui ont provoqué le plus de pertes de carbone. Ces dernières ont été particulièrement importantes en 2015, et même trois fois supérieures à 2019, en raison des « dégradations » imposées sur la forêt.
« Ce qu’on appelle dégradations de la forêt sont tous les événements qui abîment une forêt sans pour autant la détruire. Ces dégradations sont bien sûr liées à la déforestation, avec notamment les fragments de forêt situés en bordure des zones déforestées qui sont fragilisés, mais elles sont aussi directement causées par les coupes ponctuelles d’arbres et les incendies. Par ailleurs, des événements climatiques, comme des sécheresses, augmentent la mortalité des arbres ou les pertes de branches et de feuilles au sein d’une forêt. » explique l’INRAE
Entre 2010 et 2019, l’Amazonie brésilienne, qui représente 60% de la forêt amazonienne, a donc émis environ 18% de plus de carbone qu’elle n’en a absorbé, avec 4,45 milliards de tonnes rejetées, contre 3,78…
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Auteur: Laurie Debove