En Équateur, un scrutin pour sortir du chaos institutionnel

Hilma af Klint. — Group I, No. 7, Primordial Chaos, 1906-1907.

M. Lasso a pris ses fonctions le 24 mai 2021. Alors âgé de 65 ans, ce conservateur (et ancien patron de l’une des plus grandes banques du pays), s’était présenté pour la troisième fois, sur un programme ouvertement pro-patronal et en promettant d’attirer les investissements directs étrangers (IDE). En dépit d’un tel programme, sa présidence a précipité le pays dans un chaos institutionnel et dans une grave crise de sécurité publique. L’Équateur affiche l’un des plus forts taux d’homicide des Amériques. En 2017, il s’établissait à 5,8 pour 100 000 habitants ; il atteignait 25,5 cinq ans plus tard, un record dans l’histoire récente du pays. L’essor du trafic de drogue et l’amputation des moyens de réaction de l’État ont favorisé cet envol. La violence fait également rage dans les prisons où les massacres se succèdent. Ils ont fait plus de 400 victimes depuis 2020. Le président Lasso a réagi en décrétant plusieurs fois l’état d’urgence. En vain.

En février 2023, les électeurs ont manifesté leur mécontentement à l’égard de M. Lasso en rejetant chacune des huit propositions formulées dans le cadre d’un référendum constitutionnel qui aurait permis, entre autres, d’extrader des ressortissants équatoriens et de réformer les pouvoirs législatif et judiciaire du pays. De son côté, l’opposition est ressortie vainqueure des élections régionales, le Mouvement de la Révolution citoyenne (lié à l’ancien président de gauche Rafael Correa) remportant les scrutins municipaux dans les deux principales villes du pays (Quito et Guayaquil) et les sièges de gouverneurs (on parle de « préfets » en Équateur) dans les provinces les plus peuplées.
Depuis janvier, de sérieux scandales de corruptions impliquant plus ou moins directement M. Lasso ont fragilisé la présidence. M. Danilo Carrera, le…

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Auteur: Pedro Labayen Herrera