En excès, la viande est décidément mauvaise pour la santé

Maladies cardiovasculaires, obésité, diabète de type 2, maladie inflammatoire de l’intestin ou encore maladie respiratoire obstructive chronique. La liste des risques liés à la consommation de viande rouge et de viande transformée sur la santé publique est longue, selon une étude publiée le 22 décembre dans The British Journal of Nutrition. Et encore, l’équipe chinoise de l’université du Sichuan, autrice de l’étude, a décidé de ne pas s’intéresser aux cancers, pour lesquels le niveau de preuves scientifiques est déjà élevé. En 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) a en effet établi les effets cancérigènes de ces deux catégories de viande pour les humains.

Cette nouvelle étude dite « parapluie » a pris en compte largement la littérature scientifique sur les effets sanitaires de la viande et a retenu quarante méta-analyses publiées jusqu’en février dernier. « L’étude parapluie fait partie des études fournissant les plus hauts niveaux de preuve scientifique, sachant que les méta-analyses compilent déjà les données de plusieurs études, ici principalement observationnelles », souligne Benjamin Allès, épidémiologiste de la nutrition à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae).

Des risques augmentés

Outre la liste des pathologies, les résultats publiés précisent l’augmentation des risques associée à des rations de viande en excès. Pour le diabète de type 2 par exemple, 100 grammes de viande rouge supplémentaire par jour augmente les risques de 17 %, et 50 grammes de viande transformée augmente ce risque de 37 %. Pour les maladies coronariennes, ces mêmes rations quotidiennes augmentent les risques respectivement de 15 % pour la viande rouge et de 25 % pour la viande transformée. Concernant deux autres maladies cardiovasculaires — les risques d’hypertension et les attaques cérébrales — l’augmentation des risques se situe entre 10 à 15 %, pour les deux catégories de viande.

Dans les études nutritionnelles, le porc appartient à la famille de la viande rouge. Et la viande transformée compte toutes les viandes préparées, des nuggets de poulet au jambon cuit. « Des précisions importantes, car certaines personnes sous-estiment leur consommation de charcuterie par exemple en se déclarant flexitariens alors qu’ils consomment du jambon deux fois par jour, raconte Benjamin Allès, qui travaille sur Nutrinet, une large étude française qui identifie les facteurs de risque liés à la nutrition. Attention, le problème n’est pas de manger de la viande mais d’en manger trop, c’est-à-dire au-delà des recommandations de l’Organisation mondiale de la…

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Auteur: Magali Reinert Reporterre