En finir avec les pesticides : les têtes de listes bretonnes interpellées par les collectifs de victimes

La sortie des pesticides n’est plus un tabou en Bretagne, première région agricole de France. Loïg Chesnaie-Girard, président PS sortant de la région (et candidat à sa propre succession), l’a réaffirmé début juin devant des paysans et salariés tombés malades suite à l’usage de ces produits chimiques : « Nous sommes dans un moment où notre société doit s’orienter vers la sortie des pesticides. »

« Attendre 10 ou 20 ans pour sortir de cette chimie de mort, c’est inacceptable »

Quand ? D’ici 2040, promet-il. Du côté de la liste LREM, dirigée par Thierry Burlot, actuellement vice-président de la région en charge de l’environnement, on parle aussi de 2040. Leur concurrente d’EELV, Claire Desmares-Poirrier, s’engage sur 2025 et fait du sujet un point incontournable d’éventuelles négociations au soir du premier tour des élections, qui aura lieu le 20 juin prochain. Deux autres listes promettent une sortie rapide des pesticides : celle de l’Insoumise Marie-Madeleine Doré-Lucas (tête de liste LFI dans le Morbihan) et celle de l’écologiste (non EELV) Daniel Cueff, connu pour son arrêté anti-pesticides en tant que maire de Langöet, petite commune située non loin de Rennes. Absente de cette rencontre organisée par le collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest, la tête de liste LR Isabelle Le Callennec a expliqué comprendre la « lutte contre les effets négatifs des pesticides » mais n’a pas évoqué d’abandon de la chimie de synthèse.


Loïg Chesnais-Girard (à gauche), président PS sortant de la région Bretagne et candidat à sa succession s’est engagé à sortir des pesticides en 2040. Un délai « insupportable » pour Christian Jouaut (à droite sur la photo), ancien agriculteur, atteint d’un cancer reconnu comme une maladie professionnelle. ©Nolwenn Weiler

« Comment oser annoncer devant une assemblée de victimes des pesticides un délai de 10 à 20 ans avant de pouvoir sortir de l’utilisation de cette chimie de mort ? » , interroge Gisèle, ancienne agricultrice de 60 ans, atteinte de la maladie de Parkinson depuis 10 ans. « Ces délais, ça m’insupporte, renchérit Christian, ancien agriculteur, atteint d’un cancer de la prostate reconnu comme une maladie professionnelle ; et dont l’épouse est décédée d’un cancer en 2006. Cela veut dire combien de malades en plus ? 2000, 3000 ? C’est inacceptable. » « Nous connaissons des agriculteurs, malades, qui ont arrêté d’utiliser le round-up du jour au lendemain, avance…

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Auteur: Nolwenn Weiler