En France, 100 000 fermes ont disparu en dix ans

Tendance à l’œuvre depuis les années 1970, les dix dernières années n’ont pas fait exception. Le dernier recensement agricole français montre que le pays a perdu 100 000 fermes en dix ans, une baisse d’environ 20%. Un phénomène favorisé par l’agrandissement des fermes, qui empêche les jeunes aspirants paysans, de plus en plus nombreux, de s’installer facilement et constitue un obstacle majeur pour transformer notre modèle agricole en une version écologique capable de subvenir à l’autonomie alimentaire du territoire.

Ce vendredi 10 décembre, le ministère de l’Agriculture a dévoilé les résultats de son recensement agricole décennal, un exercice imposé par Bruxelles aux vingt-sept pays de l’Union européenne.

Constat le plus fort : le nombre d’agriculteurs français a continué à chuter de 21% en dix ans, passant de 490 000 en 2010 à 389 000 en 2020, pour un total de 100 000 exploitations en moins en France métropolitaine.

Parmi les différents secteurs agricoles, l’élevage est le premier concerné par cette forte diminution avec 31% d’exploitations en moins, qu’elles soient spécialisées dans la production de lait ou de viande.

Résultat, les cultures de végétaux sont désormais majoritaires et représentent 52 % du nombre total d’exploitations de la France, tandis que celles axées sur l’élevage ne sont plus que 37 %. Les exploitations en polyculture-élevage ont elles aussi un peu diminué et composent 10 % du nombre de fermes.

Malgré cette baisse du nombre de fermes, la surface agricole utile est restée quasiment la même, et constitue aujourd’hui 50% du territoire métropolitain, contre 51% il y a dix ans.

En cause : l’agrandissement permanent des fermes, encouragé par le modèle agricole industriel, dont la taille moyenne atteint désormais 69 hectares, soit 14 hectares de plus qu’il y a dix ans.

Conséquence néfaste : les petites et micro exploitations ont donc, elles, inexorablement diminué, mettant en péril l’autonomie alimentaire des territoires.

Même Paris, au XIXème siècle, réussissait à nourrir 2,5 millions d’habitants sur une bande de 15km2 (information recueillie auprès de François Léger, agronome à AgroParisTech).

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Ainsi, si le rythme de disparition des fermes est sensiblement moins fort que dans la décennie précédente, de 3 % à 2,3 % par an, cette tendance inquiète de nombreux acteurs du monde paysan.

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Auteur: Laurie Debove