En France, la crise du logement est une « bombe sociale à retardement »

C’est un média que l’on n’accusera pas de vouloir grossir le reflet des inégalités réelles qui nous l’apprend. Selon son propre slogan, XerfiCanal « stimule la réflexion sur l’économie, la stratégie et le management ». Leurs contenus sont globalement orientés par leurs convictions libérales, ponctuellement libertariennes, et les intervenants s’intéressent avant tout à ce qui fait la santé économique des entreprises, assurant la rentabilité pérenne de leurs actifs. Pourtant, le site publiait, mi-Septembre, une courte vidéo étudiant la situation des homo economicus Français face aux marchés immobiliers du pays. Leur conclusion ? La hausse réelle des loyers et du coût de la propriété foncière en France constitue, selon leur « directeur de la conjoncture et de la prévision », « une véritable bombe sociale à retardement ». Réutilisation critique, pour La Relève et La Peste, de cette analyse adressée aux partenaires en affaires.

Dans sa vidéo, Alexande Mirlicourtois présente très didactiquement son analyse. Il commence par expliquer comment calculer ce qu’il nomme « l’évolution du taux d’effort net des ménages », à partir de données récoltées par l’Insee.

Ce « taux d’effort net », ce n’est rien d’autre qu’un calcul permettant de connaître la proportion réelle des dépenses que les ménages dédient à leur habitation. Il comptabilise toutes les dépenses associées au logement (loyer, chauffage, électricité, frais d’entretien…), lui soustrait les aides reçues pour soutenir ces dépenses, et rapporte ensuite ce résultat final aux revenus net du ménage.

Selon ce calcul, c’est en moyenne 49 % du revenu des ménages les plus modestes qui sécurise leur vie à domicile. Pendant ce temps, pour les plus aisées, ces dépenses ne représentent que 10% de leurs revenus.

Autrement dit, dans l’état actuel des choses, le prix des loyers subtilise près de la moitié des revenus réels aux plus précaires, tandis qu’elle laisse aux plus riches la liberté de disposer de 90% de leur trésorerie. Ce calcul de la proportion du porte-monnaie dédiée au logement permet de mesurer objectivement l’enjeu financier que cela représente au quotidien, enjeu massif pour les personnes et familles précaires, et moindre pour les plus aisés.

Or, comme le précise l’analyste, cet écart va en s’agrandissant puisque le prix des biens monte plus rapidement que le niveau des revenus, entraînant dans son mouvement (quoi qu’avec un certain…

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Auteur: Pierre Boccon-Gibod