En Gironde, des habitants distribuent repas et massages aux pompiers

Teste-de-Buch (Gironde), reportage

Ici et là des personnes patientent en discutant sur des bancs. La grande salle du parc des expositions de la Teste-de-Buch mise à disposition pour héberger les évacués à la suite de l’incendie qui a touché la commune et ravagé près de 7 000 hectares en dix jours, paraît presque vide. Il reste les personnes les plus précaires, celles qui n’ont pas de familles ou d’amis pour les loger, et celles qui reviennent chaque jour en espérant trouver des nouvelles, si possible bonnes.

Danielle, évacuée de Cazaux le 14 juillet, en fait partie. « La tension monte, dit-elle, cela fait une semaine que l’on n’a pas pu aller chez nous. » L’inquiétude grandit, l’énervement aussi. Beaucoup ne comprennent pas pourquoi ils ne peuvent pas rentrer, alors que Cazaux semble sauvé des flammes et des fumées. « On va avoir des surprises en rentrant, je ne préfère même pas me projeter. » Les coupures de courant sur la commune font craindre des pertes alimentaires dans les congélateurs, d’autres se demandent dans quel état ils vont retrouver leur jardin potager, tous s’inquiètent pour les animaux restés sur place. Et les nouvelles qui n’arrivent qu’au compte-goutte jouent sur les nerfs.

Les bénévoles et les dons affluent à l’hippodrome. © Isabelle Miquelestorena / Reporterre

L’avenir ? Ces Cazausois veulent avant tout rentrer le plus tôt possible chez eux. Difficile de se projeter plus loin, même si les paysages dévastés qui les attendent sont dans un coin de tête. La préfète de Gironde, Fabienne Buccio, a indiqué dans un point presse le 21 juillet, que seuls des habitants du Pyla allaient être réintégrés. « On fait face à deux gros feux, on ne les éteindra pas si vite que cela. Dans la durée ils devront être surveillés. Pour réintégrer les populations, il nous faut encore un peu de patience, quelques jours. »

Pour trouver la patience nécessaire, certains ont pris le parti de s’activer. C’est le cas de Christine, autre habitante de Cazaux, qui a lancé avec « un noyau de quelques amis » les premières distributions aux pompiers. Depuis, les bénévoles et les dons ont afflué et une petite ruche s’est mise en place à l’hippodrome de la Teste-de-Buch. Une salle de repos, des douches, des sanitaires ainsi que des boissons fraîches, des repas et même des massages réalisés par des podologues ou des ostéopathes volontaires sont à la disposition des pompiers et de tous ceux qui œuvrent à éteindre le feu.

Les…

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Auteur: Chloé Rebillard Reporterre